1. Mister Hyde - 7


    Datte: 07/08/2019, Catégories: Entre-nous, Hétéro

    ... père. Il se revit, recevant le gamin des mains de la sage-femme. « Un petit bout de chair » s’était-il dit. Et puis il l’avait tenu contre lui. Toute sa vie, il se souviendrait du sentiment qui l’avait envahi. Le « petit bout de chair » s’était insufflé dans ses veines, dans sa peau et, pendant un court instant, ils n’avaient été qu’un. Jamais plus, loin de ce petit être, Frédéric ne serait entier… Il embrassa son fils qui cessa de pleurer. *** Frédérique ouvrit les yeux dans le silence. Quelle heure pouvait-il être ? Tôt, sans doute. Et puis elle remarqua le berceau vide. D’un bond elle fut debout. Elle chercha Franck dans tous les recoins de la pièce et finit par se souvenir de la présence de son père. Instantanément, elle pensa qu’ils étaient partis, que Frédéric n’était venu que pour lui voler son enfant. Elle cria, angoissée à l’idée qu’il l’eût enlevé. Mais Frédéric répondit. - Tout va bien ! Il est avec moi. Descends ! Elle les trouva à la cuisine. Lui, assis devant un bol de café, tenant le petit sur son bras. Elle sourit, soulagée. Elle chancela sous la brutalité du calme qui revenait. - Pas de croissant. Il était un peu tôt pour sortir et de toute façon, je ne sais pas où tu as foutu la poussette. Son ton était serein et il feint d’ignorer son malaise. Mais une trace dans ses yeux exprimait la contrariété. Il lui tendit l’enfant. - Il a mangé et ça fait deux heures qu’il ronronne. Occupe-toi de lui, je vais chercher le petit dèj’. *** Elle resta seule un bon quart ...
    ... d’heure. Franck s’était endormi aussitôt allongé et elle était redescendue dans la cuisine munie du précieux appareil qui lui permettait de surveiller son fils à distance. Le thé était prêt quand Frédéric revint. Il jeta le sac de brioches sur la table. - Je suis déçu, dit-il, que tu sois incapable d’être à la fois mère et femelle. Elle était prise au dépourvu et ne sut comment réagir. D’un regard il l’aida, et elle s’agenouilla. - Que tu omettes de m’obéir parce que tu es inquiète, je le comprends et je l’excuse. Que tu manques de confiance en moi au point de croire que je vais enlever notre enfant, ça, c’est impardonnable. Je suis le père de ton fils et, à ce titre, je ne peux pas vous faire de mal. Je suis aussi ton maître et, à ce titre, je dois te protéger. Dans un cas comme dans l’autre, il est impensable que je soustraie Franck à l’amour de sa mère. Mais, comme c’est ce que tu sembles souhaiter, je ferais dès lundi une demande officielle de droit de visite. Tu peux vaquer. A partir de cet instant, tu ne me dois plus rien et tu n’es plus à moi. Se retournant, il attrapa la cafetière et s’en servit un bol dans lequel il trempa une brioche décapitée. Frédérique, elle, ne bougea pas. La femelle était anéantie et la mère aux abois. La femelle prit le dessus et implora : - Maître, s’il vous plaît… Il continua de petit-déjeuner. - Maître, je vous en prie… Il fit la sourde oreille. Il était en colère et, comme à chaque fois qu’il laissait sa colère s’exprimer, il avait prononcé ...
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