1. Safety level 6


    Datte: 08/08/2019, Catégories: laid(e)s, autostop, nonéro, pastiche, policier, aventure, fantastiqu,

    ... projecteur embarqué. Et j’entendis vaguement une voix amplifiée par un mégaphone. Mais je ne parvins pas à comprendre. Sans doute nous demandait-on de ne pas faire demi-tour. Bah… ils n’allaient tout de même pas nous abattre… Nous rejoignîmes la ville et l’hélico finit par nous abandonner pour probablement retourner surveiller le barrage en amont. Je menai la bécane à travers les rues désertées de la grande cité aussi vite que possible. Nous apercevions de temps à autre un groupe de zombies, occupés à baiser sans discontinuer. Nous arrivâmes devant la gare et je m’y arrêtai un instant. — Dix minutes, me lança Charlène avant que j’aie pu lui demander quoi que ce soit.— Ils sont complètement fous ! Il reste du monde, regarde ! Une centaine de personnes faisaient la queue pour embarquer dans un grand car, sous le contrôle de quelques soldats emmitouflés dans leurs combinaisons stériles. Ceux-ci nous firent de rapides signes d’alerte, nous engageant à fuir la ville au plus vite en suivant leur véhicule. Mais rien à foutre ! On allait tenter notre chance sur la deux-voies qui menait vers l’est. Je fonçai de nouveau, sans m’arrêter ni aux carrefours ni aux ronds-points, prenant les courbes aussi vite que le permettait la moto surchargée. Nous atteignîmes rapidement les faubourgs de la cité, déserts eux aussi. Je continuai sans ralentir, sur la grande route. La lune rougeoyante qui descendait vers l’horizon se reflétait dans les rétroviseurs de l’Harley. Mais je dus soudain piler ...
    ... au détour d’un virage ; une large barricade, faite de divers véhicules et de lourdes plaques de métal ou de plastique, avait été dressée en travers de la chaussée et jusqu’aux terrains voisins. Au-dessus, quelques soldats en combinaison faisaient les cent pas. Plusieurs firent de grands gestes en nous apercevant. — Trois minutes…— Laissez-nous passer ! hurlai-je aussi fort que possible. Les scaphandriers d’en face se contentaient de m’adresser tout un tas de signes. — Et si on fonce ?— Non, trop dangereux. Y a pas la place. Et en forçant, la bécane tiendra pas le coup.— Les champs ?— C’est pas gagné…— Ou alors on reste là… Après tout, Charlène avait raison ; on était peut-être assez loin de la ville, maintenant. Même si elle était bombardée… Ils n’allaient quand même pas tout détruire dans un tel rayon… Mais nous eûmes bientôt notre réponse : les militaires se repliaient, abandonnaient leur position pour s’éloigner de l’autre côté de la barricade. S’ils levaient le camp, valait sans doute mieux pas qu’on traîne non plus… — Ne bouge plus ! Je tournai les yeux vers ma compagne ; elle avait relevé le fusil mitrailleur et semblait ajuster sa cible, devant nous. — Mais qu’est-ce que tu… Je n’eus pas le temps de finir ; elle avait pressé la gâchette de l’arme automatique et une rafale atteignit la barricade. Ses premiers tirs furent sans effet, les balles explosant contre les plaques de métal. Elle corrigea quelque peu sa visée et toucha finalement un camion garé en travers de la ...