Say'in my song
Datte: 10/08/2019,
Catégories:
fh,
hplusag,
Voyeur / Exhib / Nudisme
intermast,
pénétratio,
fdanus,
aliments,
mélo,
... m’a brisé le cœur mais je refuse de le débiner en public ». Le journaliste croise les doigts en douce. Il joue sa carrière sur la question suivante. Il ignore que deux, avant lui, ont passé outre les consignes de prudence. Elle est prête. Si elle ne l’avait pas été, elle aurait refusé ces interviews. — L’incident du Ritz est donc clos ?— Tout à fait. La règle du jeu voudrait que Vickie attendent qu’il insiste. Elle ne peut pas. Elle sent, déjà, que le masque se fendille. Il va partir dans quelques minutes. Elle ne veut pas entendre ses questions inquisitrices et polies. Elle continue, et son interlocuteur se détend. — J’étais déjà malade, un début d’angine, et je suis toujours très nerveuse avant un concert, très irritable. Le tableau en question devait être la pochette de mon single, mais je le trouvais indécent et j’ai refusé. S’il m’avait prévenu avant il n’y aurait pas eu d’incident, bien sûr. Elle sourit bravement. C’est faux, complètement faux. Elle n’avait jamais vu le tableau avant. Elle avait appris tout à la même seconde : le troisième sens de la chanson, l’impudeur avec laquelle Marc avait exposé une pratique qu’elle trouvait choquante, la façon dont il la livrait ainsi, doublement, en pâture, puisque devant ces vieux messieurs gras elle devait interpréter ces turpitudes. Et la rupture qui s’annonçait, brutale. Marc s’était éloigné d’elle. Il l’avait écartée de l’exposition, comme on envoie les enfants jouer. Elle l’encombrait, elle et sa pudeur. Le tableau pour ...
... lequel elle avait posé n’était pas au mur. Et pire que tout, son indifférence. Il ne l’avait pas cherchée. Il ne l’avait pas vue. Il n’était pas accouru pour prendre de ses nouvelles, il l’avait laissée pleurer seule. Il la laisse pleurer seule. Seule dans une foule qui ne voit qu’elle. Dans un brouillard, la voix du journaliste. — Pour finir, avez-vous un mot pour vos fans ?— Je les adore. C’est pour eux que je chante. Son sourire non plus, pas moyen de le mettre dans les pages. L’homme reprend ses notes, son magnétophone, remercie, demande un autographe pour sa fille, se dirige, enfin, vers la porte. Une fois la clenche engagée, Vickie compte, lentement, jusqu’à dix. Le cri est si sauvage que personne, dans l’hôtel feutré où elle donne ses interviews, n’ose croire qu’il émane d’un être humain. Il tourne en rond dans la pièce. Blanc, quelle connerie. Comme si on pouvait vivre dans un salon blanc. Elle a dit quinze heures. Il n’espère qu’une chose, c’est qu’elle est du genre à être en avance. Il boirait bien un truc. Ça l’occuperait. Mais elle le sentira si elle l’embrasse. Non. Il replace les coussins sur le canapé. Blanc. Quelle bêtise ! Il ne vit pas dans cette partie de l’appartement. C’est pour la galerie. S’il pouvait l’entraîner dans l’atelier, rien qu’un peu. Avec elle… Il secoue la tête. Une chanteuse de plus. Ce qu’elle veut, c’est des textes. Sa signature, même, suffirait. Non. Sinon, elle ne viendrait pas, là. Il ne comprend pas. Il lui a donné trois partitions, ...