1. Say'in my song


    Datte: 10/08/2019, Catégories: fh, hplusag, Voyeur / Exhib / Nudisme intermast, pénétratio, fdanus, aliments, mélo,

    ... pareil, de toute façon je déteste ce salon, je vais le refaire en Louis XV, tiens, tu serais merveilleuse en robe à paniers… Il parlait de façon saccadée, au rythme de ses coups de reins, elle ne disait plus rien, ne protestait plus, elle le voulait trop, encore. Elle repart, son sandwich à la main. Pousse lentement la porte de l’atelier. Personne. Elle l’aurait parié, pourtant. Elle n’a pas visité tout l’appartement, cherche un peu au hasard. Ouvre un placard, un petit salon, chaleureux celui-là, une autre salle de bain. Se demande s’il n’est pas remonté. Voit un rai de lumière sous une porte, pousse. Elle ne le voit pas, d’abord. Le piano écrase la pièce, attire son regard. Elle s’approche. S’assied sur le tabouret, effleure les touches. Joue trois mesures d’une berceuse slave. Lève la tête, voit quelques feuillets posés sur le pupitre. Reconnaît l’écriture. Frappe les notes, laborieusement, déchiffrant les paroles en même temps que la musique. Recommence. Sursaute. — Ça te plaît ? Elle lève la tête. Il la regarde, l’air anxieux. Elle ne s’y fait pas. Pendant trois jours, il l’a fait plier sous ses caresses, il l’a prise sans retenue, sans pudeur. Et il a pour elle des yeux de petit garçon. Elle lui laisse la place. Se met derrière lui, pose ses mains sur ses épaules. — Vas-y. Ce qu’il joue n’est pas sur la partition. Mais Cendrine n’a aucun mal à suivre. Elle prend le tempo, lit dans les phrases autant que dans la tension de Joachim le moment de chanter. Elle prend les ...
    ... notes sans a priori, sans interpréter. Elle mémorise. Tourne la page, puis, se rendant compte que le compositeur n’en a pas besoin, la garde en main. Elle termine. Il enchaîne sur la suivante, inventant une transition. Il a, en trois heures, composé huit chansons. Toutes sont exactement dans la bonne tessiture. Un peu de tout. De la chanson à double sens, une fantaisie allitérative, et deux plus profondes. Et un truc bizarre sur trois notes et quatre mots. Ils les testent, les passent en boucle. Cendrine prend des libertés. De l’ampleur. Elle joue avec les sens, les sons. S’arrête. — Pourquoi un do, là ?— C’est pas Do-la, c’est do-o.— Oui. Pourquoi ?— Ça…— Avec un mi ce serait moins grave, je trouve.— Et plus aigu, oui. C’est vrai.— Arrête !— Quoi ?— Ça. Elle s’est fait câline, d’un coup. Elle a envie de le prendre dans ses bras. Mais le jeu qu’ils jouent les passionne trop. Toute la nuit, ils vont décortiquer les textes, les notes. Il griffonne, vite fait, une chanson de plus. Le présentateur ne cesse de tripoter ses fiches. Son sourcil droit tressaute, au grand dam de la maquilleuse qui multiplie les retouches. En face de lui, un Marc Hevene non moins nerveux fait tourner lentement une bouteille de Perrier entre ses mains. C’est un whisky dont il aurait besoin, un double, même. Il est des moments où il voudrait être moine. L’enregistrement doit durer cinq heures, pour une émission qui en fera trois, coupures comprises. La production a été prudente. Elles pourraient, presque, ...
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