Prélude - Première partie
Datte: 11/08/2019,
Catégories:
amour,
mélo,
amourpass,
... telle complicité après deux ans de complet silence, et un an de vague communication ? Tu as raison et moi aussi ; je ne suis sûrement pas prête à accepter de ressentir à nouveau toutes ces choses avec toi. J’ai beaucoup changé. C’est une évidence. Tu te demandes sans doute pourquoi je suis venue, et comment j’ai trouvé la raison et la détermination nécessaires pour entreprendre un tel voyage. Je me le demande encore, moi aussi, mais pas de la même manière. Un, deux, trois mille fois j’ai renoncé. Quelque chose m’a néanmoins poussée à le faire, une force inconnue, ineffable. Je voudrais parler de renouveau, de table rase, je voudrais qu’on recommence autre chose tous les deux, pour croire qu’il y a en effet un « tous les deux » qui existe quelque part ; mais je ne pense qu’au passé, il m’éclate au visage. Je suis affranchie de la douleur que tu m’as causée, mais pas des sentiments que j’ai éprouvés pour toi. Drôle d’impression. Je ne me sens pas bien du tout. J’ai envie de pleurer, encore une fois. Tu es retourné en France sans m’avoir avertie de cette visite : je me sens trahie, et en même temps, je me dis avec amertume que je ne devrais plus m’en offusquer. Le passé, oui, le passé. Le passé est trépassé. Trépassé et dépassé. Il y a péremption. Que faire pour le changer ? Rien qui ne soit en mon pouvoir. Il faudrait te changer toi, ou plutôt, t’avoir changé, bien avant, mais je n’y suis jamais parvenue. Seule, ta petite amie a su le faire, et encore, c’est en te détruisant ...
... qu’elle a pu te construire autrement. À cette idée, je ne peux pas m’empêcher de la juger avec une certaine forme de mépris. Tu es un garçon tellement sensible, comment a-t-elle pu te faire ça, elle qui avait la chance d’être aimée de toi ? J’aurais dû lui parler de mon cœur et de mes chairs blessés quand tu m’as quittée, peut-être aurait-elle réalisé à quel point tu lui accordais une faveur, tandis que je souffrais de n’être absolument pas aimée de toi. Qu’as-tu fait de positif avec moi ? Qu’as-tu dit, qu’as-tu ressenti ? Quoi qui ait pu être valable, quoi qui ait pu être assez intéressant pour s’y attarder ; quoi donc, dont toi et moi puissions nous sentir fiers ? Je me sens stupide. Avec par au-dessus une bonne couche de naïveté et d’absurdité en prime. Cruche, oui. M’être sentie aimée de toi, y avoir cru de toutes mes forces, rien de plus con, rien de plus absurde, en effet. Là est certainement la différence entre la femme expérimentée et la fille candide : savoir distinguer le désir de l’amour, le sexe du cœur. Je n’ai pas su voir clair dans tes intentions, et aujourd’hui je le regrette de toutes les fibres de mon corps. Ça m’aurait évité tant de souffrances inutiles ! Je réalise mon intention pernicieuse et inconsciente, celle qui m’a peut-être poussée à te rejoindre : comprendre. Je voulais des réponses et je les ai eues, mais elles me font beaucoup plus mal que je ne l’aurais cru possible. Comment peux-tu encore réussir cet exploit au bout de tant d’années ? C’est un ...