1. Prélude - Première partie


    Datte: 11/08/2019, Catégories: amour, mélo, amourpass,

    ... mystère des plus déconcertants. Je ne t’en aurais pas cru capable ; preuve est faite que j’ai beaucoup d’idées préconçues sur toi et sur ce « nous » qui n’a peut-être jamais trouvé sa place en ce monde. Mais tu ne m’as pas laissé te connaître. Tu ne m’as donné aucune piste, aucune chance, tu ne m’as accordé aucune considération et aucune confession ; comment aurais-je pu ne pas me tromper sur toi ? Tu as mis de la musique. Nous avons quitté le bar depuis quelque temps déjà ; néanmoins j’ai encore dans le nez l’odeur âcre du tabac, je vois encore son nuage de fumée, j’entends encore la musique instrumentale, belle, mais assourdissante. Tu me regardes à présent. Je ne soutiens pas ce regard. Je détourne la tête, et j’ôte mes bottes. Je suis fatiguée. De ma journée, de toi, de tout ; je suis fatiguée, et remplie de cette fatigue jusqu’à la nausée. Nous avons eu une discussion plutôt décousue et plutôt désagréable aujourd’hui ; tu m’as posé des questions auxquelles je n’ai pas voulu répondre, et moi je n’étais absolument pas intéressée par ce que tu disais. Nous revoici chacun de notre côté de la muraille, à s’observer par-dessus le bord sans chercher à se tendre la main, sans chercher à se comprendre. J’assume. Je suis comme ça, et c’est ainsi. J’ai beaucoup changé. Tu répètes cette phrase comme une litanie, comme si tu voulais en percevoir toutes les différentes nuances, tout ce que cela suppose, tout ce que cela cache, tout ce que cela présage. Je n’ai pas envie de parler. ...
    ... Que dire de plus ? Tu ne comprends rien parce que tu n’as jamais voulu comprendre ; maintenant c’est trop tard, je suis lasse de tout, et surtout de me justifier. J’ai beaucoup changé, et c’est peut-être ce que tu as du mal à avaler. Mais tout cela a une raison. Une suite sans fin de causes et d’effets… Tu prends un livre, tout en me proposant du thé. Je refuse. Tu vas aux toilettes, et je pose ma tête sur l’oreiller. Les yeux fermés. Je compte jusqu’à trois, recommence. Encore une fois. Le chiffre trois est un chiffre magique, et j’espère qu’il va me délivrer de la peine et de l’écœurement qui me rongent depuis hier. Tu es venu me chercher à la gare, et j’ai eu du mal à réaliser que tu étais bien là, que l’homme que j’avais en face de moi était le même que celui que j’avais si intensément, et si fougueusement aimé, il y a plus de trois ans. La nuit a été difficile, comme toute nuit passée à ressasser le passé, à réfléchir sur la personne qui dort dans la même pièce que vous, à écouter et à compter les ronflements de la dite personne en priant pour que ça s’arrête. Pour que tout s’arrête un jour. C’est ce que j’ai ressenti la dernière fois que je t’ai vu, sur le seuil de ma chambre d’étudiante, trois ans auparavant… pour que le cri de souffrance s’arrête, pour que la douleur s’arrête. Comme si le passé revenait hanter le présent d’un éternel écho que je croyais avoir éteint depuis longtemps… Mais ça tu t’en moques, n’est-ce pas monsieur le non-diplomate. Tu t’en moques ou tu le ...
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