1. Il faut sauver Revebebe


    Datte: 14/08/2019, Catégories: amour, cérébral, nonéro, humour, aventure, revebebe,

    ... et les jambes en coton, mais j’emboîtai le pas à l’infirmière improvisée. — On l’a amené vers les refus 600-620, il y a une série de textes avec pas mal de commodités. Tiens, là, dans le 602, il y a une piscine avec sauna vraiment pas mal. Et puis un dortoir de caserne militaire, là, dans le 604, c’est plutôt pratique. La plupart de ceux qui prennent une pause viennent ici. Tiens, c’est là… Elle tapa le code sur le clavier. — Tu connais les codes ? Non ? Tu as encore ton terminal ? C’est dans le dossier rouge, on l’a débloqué. Je soupirai. Revebebe sera furieux quand il apprendra que… Le cœur serré, j’entrai dans un couloir à la forte odeur de médicament. — C’est pas agréable, mais au moins, les chambres sont confortables, et c’est plus pratique pour la surveillance. Il est là. Elle s’arrêta devant une porte. — Il est encore inconscient. On ne sait pas combien de temps ça doit durer. Ça va aller ? Je vais repasser dans une heure, s’il y a un problème n’hésite pas à te servir de la sonnette. Je respirai un grand coup, et poussai la poignée. Je m’étais attendue à un monitoring, des cathéters, des perfusions. Rien de tout cela, bien sûr ! Sans moyens et sans compétence, l’essentiel des soins consistait à désinfecter, recoudre, panser, et attendre que ça passe. Je me mordis le poing. Revebebe, le visage en partie recouvert d’un bandage, l’épaule découverte pansée elle aussi, gisait sur le lit. Sa pâleur, ses cernes, et surtout, sa vulnérabilité… Je ne l’avais jamais vu sans ...
    ... son uniforme. Débarrassé de son aura de chef inaccessible, il me semblait encore plus lointain. Jusqu’à maintenant, au moins, je pouvais le suivre. Alors que là… Luttant contre les larmes, je m’installai dans le fauteuil disposé près du lit.Sa respiration était irrégulière, son pouls imperceptible(14). Sa main était froide et molle dans la mienne. Je la frottai avec précaution. Les images revenaient en cascade. Mon engagement, avant même de le connaître, pour ce qui était devenu, au fil des années, une cause. Les premières lois « de bienséance ». Les actes de désobéissances, les premières rafles, les choix qu’il avait fallu faire. Quand je m’étais rendu compte que mes décisions mettaient ma famille en danger, il était trop tard pour faire demi-tour. J’étais entré dans la clandestinité pour les protéger, j’avais rompu tout contact avec ceux que j’aimais. Tous, sauf un, que je n’avais jamais vu et que j’allais pourtant rejoindre. — Patron, nous avons besoin de vous, je vous en prie, patron… Je regardais l’homme qui était toute ma vie. Pas de sourire ravageur, pas de muscle à faire pâlir, rien d’exceptionnel. Dans la clandestinité qui était la nôtre, c’était un avantage, même : Revebebe était banal jusque dans son début de calvitie. Rien de saillant, rien qui le signale.Les rares traîtres à la cause n’avaient pu donner que des indications vagues, parfois même contradictoires(15), à la PAV. Rien que parmi les clandestins du QG, c’est-à-dire 200 personnes en période de crise,il se ...
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