1. Ilsa, la chienne de l'Inquisition - 1ère partie


    Datte: 16/08/2019, Catégories: nonéro, délire, aventure, fantastiqu,

    ... Parce que si t’as affaire avec l’Inquisition, étranger, faut pas qu’tu restes ici.— Je ne sais pas qui m’a enlevé, l’ami. Mais crois-moi, ils n’avaient pas des têtes de moines.— Ah, bah j’aime mieux ça, alors. Des brigands, alors ?— Je te l’ai dit : je n’en sais rien. Mais oui, quoi d’autre que des brigands ?— Ben, c’est qu’tu dois être riche alors. Malgré que tes vêtements disent le contraire.— Rappelle-moi l’ami, on est en quelle année ?— J’sais pas. Mais j’suis sûr que t’es riche toi. Parce qu’il y a que les riches que ça préoccupe de savoir en quelle année on est. L’air de rien, il m’en avait beaucoup appris. Des Dominicains, l’Inquisition, des routes en terre… Il semblait qu’on soit en plein moyen-âge. Quelque part en France, dans un petit village nommé Saint-Jean. C’était peu, mais c’était quand même un bon début. — Dis-moi, il est désert, ton village ?— À c’t’heure, les gens sortent pas. Ils restent bien à l’abri chez eux.— À cause des brigands ?— Non, à cause des chiens. C’est interdit de sortir quand il fait noir.— Pourquoi ?— J’en sais rien. C’est comme ça. Ça a toujours été comme ça.— Et tu vis seul ici, dans ta taverne ?— Non. Je vis avec ma femme et ma fille.— Elles dorment, sans doute. Je suis désolé, j’ai dû vous faire une peur bleue en arrivant. Il détourna le regard et commença à se tortiller les mains. De toute évidence, il cherchait à me cacher quelque chose. — Elles ne sont pas avec toi, c’est ça ?— Si… Si, elles dorment là-haut, dans la chambre.— Tu ...
    ... mens, l’ami. Et je sais quand on me raconte des histoires. Chut… N’aie pas peur. Si tu as des problèmes, je peux peut-être t’aider. Après tout, si je suis encore en vie, c’est en grande partie grâce à toi.— Qu’est-ce qui m’dit que t’es pas un espion des chiens venu pour espionner ?— Si j’avais voulu obtenir une confession, je ne serais sans doute pas arrivé chez toi dans cette tenue. Et crois-moi, j’aurais sans doute été en meilleur forme… Alors, l’ami ? Que me caches-tu ?— Elles sont parties avec les autres pour prier, dans les souterrains.— Dans les souterrains ? Pourquoi faire ? Il n’y a donc pas d’église dans ton village ?— Nous, on prie le vrai Dieu. Pas le Diable…— Ah, je vois… Vous êtes des hérétiques.— Hé, pas moi… Moi, je vais pas dans les souterrains. J’y vais jamais.— Mais tu laisses ta femme et ta fille y aller toutes seules, sans protection.— Tu peux pas savoir… Si les chiens nous attrapent, les supplices qui nous attendent sont pires que l’Enfer. J’aurais pu me dire qu’après tout, toutes ces histoires d’hérésies ne me regardaient pas. Chacun pouvait bien prier qui il voulait, après tout ; cela n’était pas mon problème et ne l’avait jamais été. Mais je me souvins que je n’étais pas dans MON moyen-âge, mais dans celui d’une autre dimension. Et que la nature des hérésies pouvait être très différente de celles sur lesquelles j’avais pu me documenter. — Qu’est-ce qu’ils leur font, aux hérétiques ?— Ils les emmènent au château, et ils les font avouer avant de les brûler ...