1. La Muse (15)


    Datte: 21/08/2019, Catégories: Lesbienne

    ... viens chez moi. J’habite un studio au-dessus du bar où je travaille. Francis, le patron, ne dira rien. — Ce serait cool, mais je lui dis quoi, à l’autre enfoiré ? — Je ne sais pas… T’as pas des stages, dans la boîte où tu bosses ? — Je ne bosse plus, je suis au chômage. — Eh bien voilà : pour une fois, Pôle Emploi va faire un truc bien : il va t’envoyer faire un stage à… Paris, et voilà, le tour est joué. — T’es trop forte, toi ! C’est d’accord. Je vais aller chercher une partie de mes affaires. Dis, tu m’accompagnes ? J’ai la trouille. — Et s’il nous tombe dessus ? — Pas de danger, il travaille le soir. — Alors on fonce. Allez, go, go ! Pour foncer, nous avons foncé ; métro, bus, leur appart, valise, un mot sur la table : « Je suis partie en stage à Paris, je vais sans doute avoir un boulot. À mon retour dans quatre jours, tu auras une belle surprise. Bisous, je t’aime. Caro. » gvogmmku — Eh bien dis-donc, comme faux-cul, t’es pas mal… — C’est pas bien, ce que j’ai écrit ? — Si, c’est parfait. Allez, on file ! Arrivées au bar, monsieur Georges n’était pas là. Bises et présentation faites à Francis, je lui expliquai que Caro était une copine au chômage, et qu’en attendant de trouver un truc – si cela ne dérangeait pas – elle habiterait avec moi. — Ah, mais si c’est du boulot qu’elle cherche, ta copine – Caro, c’est ça ? – il y en a ici. — C’est vrai ? s’exclama Caro. — Tu sais, Jen, depuis que monsieur Georges a fait le tableau, c’est la foule. Je crois qu’il veut te voir ...
    ... pour en faire d’autres, et moi il va me falloir une seconde serveuse car quand tu n’es pas là, je n’y arrive plus. — Quoi, quel tableau ? — Viens voir. Je lui montrai alors le dessin de moi au fusain. Elle resta bouche bée devant l’œuvre du maître. — Caro, sans vouloir te donner de conseils, tu devrais accepter la proposition de Francis. — Ah, mais il n’y a pas de souci : je signe tout de suite. Je commence quand ? En trois jours, elle avait tout compris et se débrouillait comme un chef. Quand nous étions ensemble, nous nous arrangions pour nous habiller de la même façon, au point que certains clients nous prenaient pour des jumelles. Dans mon studio, nous dormions ensemble. Elle était devenue calme et sereine, sa voix était toute douce ; elle me faisait craquer ! Nous nous caressions tous les soirs et tous les matins au réveil. Elle ressemblait à un bonbon que j’avais envie de croquer. Nous avions répété notre plan et même fait une mise en scène chez Cécile et Bruno. Le jour fatidique arriva ; j’avais négocié avec Francis pour que nous ayons notre journée toutes les deux. Il nous dit sur le ton de la plaisanterie : — Eh bien, puisque personne ne veut bosser ici, je ferme le bar pour la journée. Il ferma le bistrot et alla prendre l’air dans sa famille chez ses parents ; trop occupé avec son commerce, il ne les avait pas vus depuis longtemps. Caro avait envoyé un texto à Rémy : « Coucou chéri, comme je te l’ai dit, je rentre, et ce soir tu va avoir une surprise. Retrouve-moi au ...