Soirée chez Alexandre - Histoires de Sexe

Soirée chez Alexandre

... la saisit depuis toute petite lorsqu’elle sent les regards de commisération ou de distance froide, qui la renvoie immédiatement par-dessus la mer vers le pays de ses origines lointaines alors qu’elle voudrait n’être regardée que pour ce qu’elle est et réussit, sans porter le poids de préjugés. Amina a basculé en un instant d’une confiance concédée à une colère viscérale. Alexandre, pris de sa toute-puissance, croit encore à un jeu, et les sécurités qui habituellement veillent en lui cèdent complètement. Se méprenant complètement sur les désirs réels d’Amina, il se croit autorisé et même invité à en rajouter en paroles : — Petite salope… tu aimes ça… Tu t’es bien fait lécher le petit trou… Tu vas aimer. En prononçant ces mots, il prend appui et pèse de toutes ses forces sur l’entrée la plus étroite, arrachant à Amina un cri de colère et de douleur mêlées. La jeune femme rue violemment en arrière, repoussant l’intrus. Comme piqué par un frelon, Alexandre se recule subitement. Il semble sortir d’un rêve. — Pardon… bredouille-t-il. Vous m’avez tellement chauffé… Vous êtes deux belles… Il ravale la fin de sa phrase, car le regard qu’Amina, se redressant et lui faisant face, plante dans le sien le ramène un peu plus encore à la réalité et à la conscience qu’il a fait fausse route. — Pardon… répète-t-il plus doucement, dans un ton où se mêlent cette fois-ci sincérité et peur. Alexandre ne cherche plus à se justifier ; il reprend ses esprits, ce qui le conduit à regretter son ...

... emportement, ayant conscience à présent d’avoir outrepassé le consentement de la jeune femme. Il se souvient aussi subitement qu’il est associé dans un des plus grands cabinets d’avocats de la ville, qu’il a une renommée et une image à défendre… et que si s’ébruitait la rumeur qu’il aurait abusé d’une stagiaire, il pourrait bien ne pas s’en remettre et y perdre très gros. Amina le cloue du regard et cingle : — Pardon,Maîtresse ! Alexandre croit à une blague et risque un sourire crispé. — OK, les filles. On va prendre un verre, se calmer et… Il n’a pas le temps de finir sa phrase. Amina vient de lui décocher une gifle à faire lui tomber la mâchoire. — Ehhh… braille-t-il encore lorsqu’une deuxième claque envoie sa tête valser à l’opposé. Alexandre a perdu son érection en même temps que son assurance. Amina le toise des pieds à la tête, méprisante. — On dit « Maîtresse », mon cher Maître. Amina sait qu’elle avance sur un fil qui peut se rompre à tout moment ; mais si cela advient, son attitude restera cohérente avec celle d’une jeune femme qui a manifesté sa colère après avoir été forcée par son partenaire : il s’excusera, elle aussi, et voilà tout. Mais elle sait aussi que plus elle se montrera assurée à cet instant, sans hésitation, plus il y a de chances pour que l’homme qui est en train de vaciller face à elle fasse le grand saut : celui de l’abandon, de la traversée des derniers verrous. S’il se rebelle ou se rebiffe à ce moment, le virage ne sera pas pris. S’il se laisse glisser ...