1. Le bal des baltringues


    Datte: 02/09/2019, Catégories: fh, hagé, bizarre, Voyeur / Exhib / Nudisme Masturbation Oral nopéné, portrait, pastiche, délire, humour, policier, théâtre,

    ... rejoint Lino et Lulu.] __________________ [La nuit. Une rue, à la sortie d’un cinéma jouant « Le bal des baltringues ». Un homme en sort : c’est Alfred Hitchcock. Il hèle un taxi et monte à l’intérieur. Pendant toute la scène on le verra de face et le chauffeur lui répondra hors caméra.] Alfred Hitchcock : 17 boulevard de La Villette, s’il vous plaît. Le chauffeur : Bien Monsieur, c’est parti…[Un temps.] Alors, bon film ? Alfred Hitchcock : Je me demande bien comment ce navet peut rencontrer autant de succès… Le chauffeur : Ma sœur l’a vu. Elle m’a dit que c’était génial… mais c’est ma sœur. Alfred Hitchcock : Ne dépensez pas votre argent là-dedans, mon ami. Le chauffeur : À ce point ? Alfred Hitchcock : Ça commence comme un film noir de la grande époque, avec trois monstres sacrés du cinéma. Une ruse des scénaristes pour appâter les spectateurs. Mais ensuite… ça dérape vers le Grand Guignol, avec des dialogues vulgaires et, bien sûr, les quelques scènes pornographiques incontournables dans ce genre de sous-série Z. Le chauffeur : Ah, ce n’est plus ce que c’était, le cinéma… Alfred Hitchcock : Oui. Tout ça à cause du cinéma américain qui est de plus en plus médiocre, il faut le souligner. Tout le monde aujourd’hui veut copier Tarentino, qui est déjà lui-même l’un des plus mauvais metteurs en scène qu’on ait jamais vu. Le chauffeur : Ah ouais ? Alfred Hitchcock : Oui, les scènes d’action sont totalement ratées, le suspens est insignifiant et, bien sûr, les dialogues sont ...
    ... d’une stupidité incommensurable. Des truands qui s’essaient à jouer du Shakespeare… tout à fait désolant ! Le chauffeur : Rien à sauver, donc… Alfred Hitchcock : Rien. On ne s’attache pas aux personnages. Au point qu’on est soulagé lorsque le premier se fait descendre. Là, on se dit que le film sera bientôt terminé et que c’est une bonne nouvelle. Franchement, je classe ce film parmi les plus mauvais que j’aie jamais vus, à égalité avec « La nuit des morts-vivants ». Et encore… ce dernier film est plus réaliste. Le chauffeur : Ce n’est pas le même genre, quand même… Alfred Hitchcock : C’est tout aussi ridicule… Non mais, vous imaginez qu’un type puisse avoir une érection devant une jolie femme qui lui pointerait un pistolet sur la tête ? Franchement, si une telle chose est possible, je veux bien être damné. Le chauffeur : Damné, carrément ! Alfred Hitchcock : Carrément ! Que le feu du ciel me foudroie et qu’on m’emporte de suite en enfer. Le chauffeur : Vous ne devriez pas dire des choses comme ça, Monsieur. On ne sait jamais ce que la vie nous réserve… Alfred Hitchcock : J’ai toujours eu horreur du mélange des genres, même au cinéma. Un bordeaux, ce n’est pas du cognac, n’est-ce pas ? Eh bien un film noir, ce n’est pas une comédie, et dans une comédie, ce n’est pas du Grand Guignol. Étonnez-vous après ça que ce monde se délite… Non, cher Monsieur, le mélange des genres est au cinéma ce que le relativisme est à la religion : cela conduit tout droit en enfer ! Le chauffeur : Vous ...