1. Camping Sauvage


    Datte: 06/09/2019, Catégories: ffh, ff, jeu,

    ... tristement, j’ai la phobie des orages ! Elle se tassa au fond de l’igloo, en serrant son sac contre elle. La panique se lisait dans ses yeux. Une brise naissante rendit la chaleur lourde, moite et oppressante un peu plus supportable. La menace orageuse obscurcissait maintenant le ciel, il n’était pourtant que 17 heures. Se forçant à paraître sereine et calme, Vanessa alluma le Lumogaz, étala les duvets sur le sol, vint se caler contre Karine et tenta de la rassurer. Elle lui passa tendrement les doigts dans les cheveux tout en attirant doucement sa tête qui vint trouver refuge au creux de son épaule. — Voilà, il n’y a plus qu’à attendre que ça passe … Elle avait dit cela dans un chuchotement mal assuré. Les premières gouttes claquèrent sur la toile tendue. L’odeur de l’ozone et de la poussière chaude envahit la tente. Dans l’atmosphère lourde, électrique et moite, cette odeur caractéristique de l’orage imminent, mêlée à la crainte et à l’imagination qu’elle engendre a, malgré tout, quelque chose d’envoûtant et même d’aphrodisiaque si on sait conjurer sa peur. Le tambourinement se fit plus rapide, plus régulier. Un coup de tonnerre, diffus, se fit entendre trente secondes après le premier éclair. Le martèlement omniprésent de la pluie, maintenant installée, résonnant dans l’atmosphère bleutée et confinée de la tente, empêchait les filles d’entendre celui qui, à deux pas d’elles, tentait maladroitement de monter sa tente sous les trombes d’eau et les bourrasques de vent. Un ...
    ... éclair zébra le ciel, presque aussitôt suivi d’un coup de canon qui résonna contre les montagnes tout autour, s’amplifia en tournant pour revenir en un écho fantastique. Karine ne put retenir un cri d’effroi. Elle tremblait de tous ses membres, les paroles apaisantes de Vanessa lui semblaient dérisoires. Tendue dans sa peur irraisonnée, elle épiait chaque bruit suspect qui se détachait, ça et là, de façon irrégulière. Elle finit par en déterminer l’origine. — Vanessa, tu entends ?— Quoi donc, le tonnerre ?— Non, c’est un bruit de toile qui tape contre l’igloo ! La tente est en train de se démonter, on n’a pas assez enfoncé les piquets ! Elle cria encore une fois, comme en accompagnement au coup de tonnerre qui claqua près de là, et qui revint, comme les autres, en un roulement continu. Tommy, dépité et impuissant face aux éléments déchaînés, remarqua que la tente igloo auprès de laquelle il tentait vainement de s’installer, perdait un à un ses piquets et il se dit qu’à ce régime, elle n’allait pas tarder à s’envoler. En entendant le cri venant de l’intérieur de la tente, il s’approcha de la porte et hurla en se protégeant le visage des assauts de la tempête : — Faites quelque chose, votre tente ne va jamais tenir le coup.— Impossible de sortir, nous sommes mortes de peur ! La voix avait l’air effrayée. — OK, je m’en occupe ! Trempé pour trempé, Tommy oublia un moment sa propre tente qui se traînait lamentablement par terre, battue par les vents, et se mit en devoir d’arrimer ...
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