1. Un voyage


    Datte: 12/09/2019, Catégories: hplusag, grosseins, groscul, Collègues / Travail pénétratio, fantastiqu, aventure,

    ... une rue dédiée aux forgerons. Partout, l’odeur du métal chauffé, le bruit des marteaux, les volutes de fumée. Elle avança. Tout d’abord, elle ne remarqua rien. Simplement les regards habituels, les passants qui bavaient en la regardant marcher, sa poitrine se balançant doucement à chacun de ses pas, et les femmes outragées qui pointaient un doigt dans sa direction pour la même raison. Les trucs habituels. La plupart des artisans étaient dans leurs boutiques, et tous se ressemblaient, forgeaient les mêmes armes ordinaires de la même façon ordinaire. Mais lorsqu’elle atteignit finalement la fin de la rue, elle entendit soudain une voix puissante, qui hurla « DÉGAGE D’ICI, MERDEUX ! ». Elle provenait d’une maison sans devanture. Delilah s’arrêta, soudain certaine qu’elle venait de trouver ce "Lacker" qu’elle était venue chercher. Un noble habillé de façon ridiculement riche s’enfuit de la boutique en courant presque, les mains sur la tête pour se protéger de potentiels projectiles. Derrière lui, la voix criait toujours, l’insultant avec imagination. Delilah savoura le spectacle avec un sourire moqueur. Elle détestait ces rentiers trop riches qui ignoraient tout de la violence du monde et des cafards dans les rues. Le noble disparut au bout de la rue, suivi par trois gardes privés, qui semblaient aussi peu courageux que lui. Avant de disparaître, le noble les gifla, en guise de vengeance par procuration contre l’affront qu’il venait de subir. Delilah ne put retenir un rire aussi ...
    ... amusé que méprisant. Puis elle se tourna à nouveau vers la maison de laquelle l’homme venait de s’enfuir. C’était clairement un atelier de forgeron, l’odeur ne trompait pas, mais il était bien moins accueillant que les autres. Il n’avait qu’une fenêtre, et aucun rabatteur vantant les qualités de la marchandise. Ça ne fit que conforter Delilah dans sa conviction qu’il s’agissait bien de la demeure de Maître Lacker. Elle avança jusqu’à la porte avec sérénité. Elle connaissait la réputation difficile du forgeron, mais elle connaissait aussi ses besoins à elle, et ce dont elle était capable pour y subvenir. Elle entra. À l’intérieur, dans la pénombre, des dizaines d’armes complexes et magnifiques étaient accrochées aux murs, comme des œuvres d’art. Il n’y avait aucun prix nulle part, et rien ne semblait vraiment à vendre. Au milieu de la pièce, un homme d’une cinquantaine d’années se tenait dos à Delilah, penché sur un seau d’eau froide dans lequel il plongea une lame fumante qui grésilla. Delilah ferma la porte derrière elle et l’homme se retourna. Il n’était pas spécialement grand mais très musclé, et sa peau était bronzée et épaisse comme du cuir. Il ne portait qu’un pantalon. Il avait le crâne rasé, et son visage était sale de traces noires laissées par le feu. Il semblait furieux. — Quoi, encore ? cria-t-il à Delilah.— Je suis également ravie de vous rencontrer, Maître Lacker… Si c’est bien ainsi qu’on vous appelle.— Et vous, on vous appelle la pouffiasse qui parle pour ne ...
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