1. Charlie ?


    Datte: 16/09/2019, Catégories: fh, toilettes, humour,

    — Vous savez, moi aussi.— Vous aussi quoi ?— Je suis Charlie.— Ah…— Comme vous.— Oui, mais on est des millions.— N’empêche qu’on est Charlie tous les deux.— D’accord, mais ça n’engage à rien, si ce n’est à nous abonner.— À nous abandonner…— Écoutez, vous m’abordez sous le prétexte de…— D’abord, quand on est Charlie, on se tutoie.— Vous allez un peu vite, trop vite pour moi.— Justement vous connaissez « À bout de souffle » ?— Ça vous va bien : « À bout de souffle ».— Godard, Belmondo, Jean Seberg ?— Oui.— Eh bien, dans ce film, il y a le personnage de Michel qui dit : « Toutes les femmes sont pareilles… Elles ne veulent jamais faire en huit secondes ce qu’elles veulent bien faire en huit jours… »— « Moi, huit jours, je trouve ça très bien. »— Oui, c’est exactement ce que répond Patricia. Mais alors, vous avez appris cette réplique précisément parce que vous saviez qu’on allait se rencontrer !— Non, je connais mes classiques. C’est tout.— Moi, j’en ai assez, je te tutoie.— Moi, je n’en ai pas encore assez.— Je ne sais pas si tu te rends compte, mais d’abord Charlie, maintenant Godard, que des points communs !— Moi, je n’en compte que deux.— Évidemment, on n’a parlé que de deux sujets. Tiens, donne-moi un autre sujet de conversation. Je parie qu’on va tomber d’accord aussitôt.— La tarte aux poireaux.— Je ne mange que cela ! Enfin, je veux dire que c’est rare que je laisse passer une semaine sans me faire une tarte aux poireaux.— Au fait, il ne te viendrait pas à l’esprit – tu ...
    ... vois, je te tutoie Charlie – que je puisse être avec quelqu’un.— Mais moi aussi, encore un point commun !— Et si tu veux tout savoir, je sors de son lit. Tout ça pour te dire que je ne suis pas en manque. Je suis rassasiée sexuellement. Apparemment, ce n’est pas ton cas.— Apparemment. Mais je sors aussi d’un lit, le mien.— Et tu as du mal à calmer ton érection matinale.— J’aimerais surtout en faire profiter quelqu’un. C’est dommage de gâcher…— Moi, j’aime la tarte aux poireaux, mais quand je n’ai plus faim, je ne me force pas.— Ah, mais il y a une grande différence. Moi, je ne pèse pas sur l’estomac, je suis si léger…— C’est curieux, parce que je te trouve justement un peu lourd.— Il faut se méfier des premières impressions.— Mais tu me dis que toi aussi tu as quelqu’un dans ta vie, alors ?— Oui… j’ai, disons, une amie, une compagne, une concubine, mais si je pouvais avoir aussi une amante…— Pour tout te dire, j’ai eu un amant, il y a trois ans. Patrick était au courant, on ne se cache rien. Une aventure…— Tu vas lui dire à Patrick ?— Quoi ?— Tu vas lui parler de notre rencontre ?— Je ne sais pas.— Oui, je ne suis pas encore assez important dans votre histoire.— On se connaît depuis cinq minutes, et il ne s’est rien passé entre nous.— Tu crois ?— On parle, on parle…— Justement, je voudrais qu’on fasse quelque chose qui fasse que j’existe aux yeux de Patrick. J’ai le droit aussi à l’existence.— Quoi par exemple ?— Laisse-moi passer ma main sous ton tee-shirt Charlie puisque je ...
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