1. Les pensées d'autrui


    Datte: 21/09/2019, Catégories: fh, couple, médical, Oral fantastiqu, h+medical,

    ... esquisse un geste vague. — Oui, je sais… Hier soir elle m’a appris que tu avais perdu ton emploi… Je lui explique comment le hasard d’une insomnie nous a mis en relation. Il me raconte alors ses dernières années de vie professionnelle et puis tous ses déboires depuis son licenciement économique. Il s’est assis sur la chaise, au pied du lit. Il est trop loin pour que je puisse le toucher. Je lui parle enfin de la conversation téléphonique que j’ai eue la semaine dernière et je l’incite à aller se présenter le plus vite possible si ça l’intéresse. Il connait bien la boîte en question, et ça l’intéresse ! Il n’était pas loin du découragement total : — Vous savez, j’ai toujours travaillé depuis l’âge de 16 ans. J’ai bossé dur pour apprendre. Suivre des cours le soir et le week-end, c’est pas toujours facile mais Mélanie a toujours été merveilleuse. Elle n’a pas arrêté de m’aider. Elle n’a pas voulu d’enfants pour que je puisse continuer à étudier. Elle est formidable mais là, j’ai l’impression que ça ne va plus…— Mais, depuis que tu es chez toi, tu l’aides ?— Au début oui, je faisais tout. Je me faisais même attraper parfois, parce que je faisais des choses de travers mais c’était pour rire… J’étais sûr de retrouver très vite du boulot ; j’avais un peu l’impression d’être en vacances. Et puis, ça a duré, duré… je me suis écœuré… et je ne fais pratiquement plus rien à la maison !— Tu ne fais pas de conneries quand même ? Il me regarde de travers, rougit et secoue la tête : — Oh ...
    ... non ! Quand même pas… Les gens honnêtes ne savent vraiment pas mentir ! — Peux-tu me passer le petit carnet, là-bas dans le placard, la planche du haut ? Il me le tend : — Je vais téléphoner pour prendre rendez-vous pour toi ; si tu es d’accord bien entendu. Bien sûr qu’il est d’accord ! Au téléphone, je tombe tout de suite sur le chef d’entreprise qui me dit qu’il n’a toujours trouvé personne et que ça l’arrangerait bien si mon « client » pouvait venir tout de suite ; il ne bougeait pas de l’après-midi. Je recommandais Jean-Marc en faisant mousser ses nombreuses qualités (devant lui, comme cela ça l’obligerait à aller de l’avant !). Je raccroche après les congratulations d’usage. — Voilà Jean-Marc, tu peux y aller dès maintenant. Vends-toi bien et essaye de négocier un bon salaire. Que Mélanie puisse se reposer un peu ! Tu as vu la tête qu’elle a ? Il me remercie chaudement et me tend la main. C’est la première fois que je capte les pensées d’un homme. Ça a une couleur, un « parfum » différent. Non, les couleurs sont les mêmes mais plus affirmées, plus « pétantes ». À cet instant c’est un bleu bien franc que je vois. Les pensées sont claires et linéaires : il cherche comment me remercier, il réfléchit à l’itinéraire le plus simple pour aller à son rendez-vous puis à ce qu’il va dire. Mais il me lâche avant que j’en sache plus. Au cours de notre conversation, sa figure s‘est transformée et c’est tout joyeux qu’il quitte la chambre en me remerciant encore. Quelques secondes plus ...
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