1. LAURE et AURELIE 8


    Datte: 07/09/2017, Catégories: Entre-nous, Hétéro

    ... la dépense. - Oui, je sais ce que je vais faire de cette somme. Mais je garde les détails pour moi. Rembourser mes dettes : je pense à Gérard et à mes parents. Payer mon inscription annuelle à l’école supérieure de commerce, mes loyers, mes frais de bouche et de scolarité. - Êtes-vous fier de battre le record de gain du casino ? Je dis oui, mais il n’y a pas de raison d’être fier. Le speaker ne me lâche pas : Êtes-vous célibataire ? Avez-vous une fiancée, une petite amie. Attention on dit "Heureux au jeu, malheureux en amour." Qu’en pensez-vous ? - Cocu, crie un gars plein d’esprit d’à propos. Ça fait rire. - Non, je ne suis plus fiancé, ma fiancée m’a quitté aujourd’hui même. Oui, une chance de cocu si vous voulez, lancé-je à l’adresse du plaisantin. Laure quitte la salle, de la porte elle a un regard vers le podium et s’en va, seule. - Mesdemoiselles, y a-t-il des prétendantes pour consoler notre gagnant ? Levez la main. C’est effrayant, des mains se lèvent. C’est du grand n’importe quoi .Va-t-il me mettre aux enchères ? Je salue, qu’elles se débrouillent. De toute façon, accrochée à ma manche, Aurélie a pris les devants. Elle n’est pas disposée à se laisser doubler. Nous réussissons à fuir la foule excitée, les machines sont toutes occupées et des files d’attente se constituent derrière les joueurs. C’est jour de chance proclame le speaker. À l’air, je me tourne vers Aurélie. Elle pleure, à chaudes larmes. - Ne t’inquiète pas. Tu as joué pour moi. Tu auras une récompense. ...
    ... Je n’ai pas voulu l’annoncer en public, ça ne regarde que nous. Ne pleure plus. Allons, calme-toi. C’est l’émotion ? Qu’as-tu enfin ? Aurélie, souris-moi ! - Il est trop tard. Maintenant tu as gagné et j’ai tout perdu. Si maintenant je te dis que je t’aime, tu croiras que j’en veux à ton argent ! C’est dit entre deux sanglots. Elle est si belle, même lorsqu’elle pleure. J’en suis tout attendri. - Aurélie, tu me l’as dit avant, je crois : "si par hasard, de façon impossible, c’est une supposition, si je te disais que je suis amoureuse de toi…" C’était avant d’entrer au casino. Je ne te soupçonne pas de cupidité. - Tu faisais semblant de ne pas comprendre ! Mais alors je peux te le dire : Je t’aime ! Je t’aime ! - Tu connais ma réponse, souviens-toi. - Tu ne me repousses pas ? Tu veux bien que je t’attende ? Je t’adore. Dis, je peux t’embrasser ? Je lui tends la joue. - Non, pas comme ça. Comme ça aussi, tiens. Mais aussi comme une vraie femme. Je plaisante : - Tu veux me faire poursuivre pour détournement de mineure ? — J’aurai dix-huit ans la semaine prochaine et tu ne seras pas là pour mon anniversaire, fais-moi une petite avance ! Elle ferme les yeux, offre sa bouche tendue en cul de poule. C’est émouvant et drôle. Je pose mes lèvres sur les siennes, je compte jusqu’à cinq et je me retire. Elle est radieuse. Elle me conduit à la boucherie, arrête ses parents en plein travail, me présente, réclame comme unique cadeau d’anniversaire l’autorisation de sortir avec moi ce soir ...
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