1. Consolation


    Datte: 01/10/2019, Catégories: copains, hépilé, Voyeur / Exhib / Nudisme facial, Oral nopéné, hdanus, init, confession, amiamour, consoler, inithh, Gay hbi,

    Les épisodes les plus marquants ou les plus douloureux de la vie d’un individu sont toujours vus rétrospectivement comme offrant des contrastes. C’est du moins le souvenir que je garde encore de ce lundi 22 avril 2002. J’arrive à la fac comme dans un nuage ; le ciel est bleu, il fait beau, la température est assez clémente pour se balader en tee-shirt, même à Lille. Pourtant, à mes yeux, tout est gris, terne. J’arrive à la cafétéria du campus, l’ambiance est électrique après le résultat du premier tour de l’élection présidentielle. Moi qui milite à l’UNEF depuis la première année de DEUG et qui ai la réputation d’un militant de gauche presque avec le couteau entre les dents, j’en ai strictement rien à foutre alors que tout un tas de potes n’ont de cesse de me poser des questions sur la situation politique : je leur réponds par des marmonnements maussades. Le monde s’est écroulé pour moi bien avant cette soirée fatidique qui a mis la France en émoi : Solène m’a quitté samedi soir. Elle l’a fait comme seulement les nanas savent le faire, c’est à dire froidement et avec une fausse compassion qui donne envie de vomir : « Nous restons amis, n’est-ce pas ? » Je n’ai envie de rien, je ne veux parler de rien. Quelque part en moi résonne l’idée que, quand même, il faut que j’aille en cours, que je prépare mes partiels. Donc, je vais en cours. Tout en ayant l’impression que c’est un autre que moi-même qui guide mes pas, qui décide de mes actes. Je bois mon café vite fait, je fume ma ...
    ... clope, je m’excuse lamentablement d’être pressé et je me dirige vers l’amphi où doit se tenir un cours sur la théorie de la connaissance de Nietzsche. On m’alpague au passage pour m’inviter à une AG concernant l’élection présidentielle, je marmonne un « d’accord » nonchalant et je poursuis mon chemin, mon sac à dos négligemment accroché à mon épaule. Après le cours, j’assiste à l’AG des étudiants organisée par l’UNEF. Rien n’en sort, si ce n’est l’idée de diffuser un tract. Je me propose de le rédiger ; on se retrouve au local du syndicat étudiant. C’est là que des souvenirs de Solène assaillent mon esprit. Notre première rencontre, les manifs que nous avons faites ensemble, son corps nu offert à mon regard la première fois que nous avons fait l’amour : une vague de désespoir fait le siège de mon esprit. J’ai mal. Physiquement mal. Faut penser à autre chose. Je me concentre sur la discussion. Que dire dans le tract ? On allume des clopes, une fille sort un pack de bières du frigo, on se les distribue, on rigole. Je me détends. Je pense à autre chose. Enfin. Romain arrive. Encarté à l’UNEF, étudiant en histoire de l’art. Je l’ai connu à la rentrée, il vient de la fac d’Amiens. Nous sommes devenus amis et il m’a vite fait comprendre qu’il voulait plus que de l’amitié. Je lui ai vite fait comprendre que cela ne m’intéressait pas, que j’aimais les filles. C’est comme ça que notre amitié a perduré. La réunion se termine, midi approche. Je sors du campus avec Romain et je me dirige ...
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