La sellette de Tannhäuser
Datte: 14/10/2019,
Catégories:
f,
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fffh,
fbi,
hplusag,
frousses,
religion,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
noculotte,
historique,
délire,
fantastiqu,
... dans un premier temps, l’espace entre les barreaux était trop important, dans un deuxième, ils sautaient par-dessus, et dans un troisième, ils creusaient des trous et passaient par-dessous. Mais à la fin, j’avais trouvé la bonne dimension, et j’avais désormais mon garde-manger sous la main. Ce fut mon voisin qui vint me voir. — C’est pas mal, ça. Mais vous n’avez pas peur ?— Peur de quoi ?— Ben, quand les soldats reviendront, ils n’auront qu’à se servir… Ils ont pris la truie de Frantz parce qu’elle nourrissait ses petits, et elle ne s’est pas sauvée. C’est pour ça que nous, on laisse nos animaux en liberté… Voilà un détail auquel je n’avais pas pensé. Il fallait absolument trouver une solution pour en finir avec ces pillages incessants qui détruisaient tout avenir. La force ? Les paysans n’étaient pas des guerriers, et quand bien même j’aurais réussi à leur apprendre l’art du combat – art auquel, accessoirement, je ne connaissais rien – leur victoire n’aurait pu qu’être temporaire. C’est alors que me vint une idée. De nouveau, j’allai trouver le curé, et demandai à parler aux villageois lors de la messe, seul moment de la semaine où j’étais certain de tous les trouver réunis. J’en profitai pour parler au prêtre de mon projet qui, il faut bien le dire, était assez sommaire. J’irais voir l’officier principal des soldats pour lui proposer le plus simplement du monde qu’ils viennent manger tous les jours à une table que les habitants du village tiendraient spécialement pour ...
... eux, et qu’en échange, ils cessent de venir voler et détruire tout ce que les villageois essayaient de mettre en place. Tous les jours, ce serait à une femme ou deux – les hommes étaient plutôt aux champs – de faire la tambouille pour cette petite vingtaine de militaires, ce qui accessoirement les changerait à coup sûr de leur ordinaire. Et puis, s’ils étaient satisfaits, ce serait bien le diable qu’ils n’acceptent pas de donner un coup de main pour se procurer de la nourriture… — Bonne idée, même si je ne sais pas si les villageois vont être d’accord. Ils ont tant souffert et depuis si longtemps de leurs exactions… La discussion fut âpre, longue et difficile, mais je parvins toutefois à convaincre l’assemblée d’au moins faire un essai. Même le patron de la taverne n’était pas contre cette idée, même si de fait elle allait lui faire perdre une bonne partie de sa clientèle. Seulement, comme il en avait assez de les voir se taper dessus quand ils avaient trop bu – et j’étais assez bien placé pour savoir qu’ils cognaient fort – au final, cela l’arrangeait bien. Il ne restait plus qu’à convaincre l’autre partie des protagonistes, à savoir les soldats eux-mêmes, aussi allais-je à leur rencontre. Pétra s’était proposé de m’accompagner mais – Dieu sait pourquoi – j’avais refusé. D’ailleurs, si mon stratagème fonctionnait, elle serait sans doute la seule femme qui ne leur ferait jamais la cuisine… Dire que les militaires furent surpris de ma proposition était en dessous de la vérité, ...