La sellette de Tannhäuser
Datte: 14/10/2019,
Catégories:
f,
fh,
ff,
ffh,
fffh,
fbi,
hplusag,
frousses,
religion,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
noculotte,
historique,
délire,
fantastiqu,
... prends bonne note, monsieur le curé. Comptez sur moi. En attendant, on ne pourrait pas donner un petit coup de pouce au destin pour que tous ces gens se rencontrent, comment dire, un peu plus intimement ?— Si vous appelez « intimement » se connaître un peu mieux avant de passer à l’église, je n’y vois pas d’objection. Quelques jours après mon arrivée, je m’étais résolu à mettre ma montre et mon portable à l’heure du cadran solaire de l’église, et à la date que le prêtre m’avait indiquée comme la bonne. — Votre église est dédiée à Saint Thomas, je crois ?— En effet…— Eh bien ! la Saint Thomas, c’est dans quelques jours. Lors de la messe, vous pourriez peut-être inviter tous ceux qui voudront venir à un petit banquet qui se tiendra le soir de la fête de votre patron. Hans joue très bien du pipeau, je l’ai déjà entendu. Il pourrait peut-être même nous faire danser un peu… ---oooOooo--- Le banquet avait réuni tout le village sans exception, ainsi que tous les hommes du camp. Tout cela était bon enfant, les quelques villageoises célibataires étaient sur le point de ne plus l’être, quelques histoires un peu grivoises avaient été échangées, et Hans, comme prévu, faisait danser l’assistance au son de non pas « son », mais « ses » pipeaux. M’appuyant sur le fait que, désormais, tout le monde me connaissait et ne cherchait même plus à savoir d’où je sortais mes tours, j’en avais profité pour lui faire écouter via mon téléphone quelques mp3 enregistrés dessus, qu’il s’efforçait, ...
... avec pas mal de talent d’ailleurs, de retranscrire au pipeau. Du coup, cela avait un côté presque comique de voir, à la lueur des torches, une assistance danser, en plein XIIIe siècle, au son de slows tout ce qu’il y a de plus modernes. Et quand le morceau était un peu plus rythmé, personne ne restait les mains dans les poches, et tous reprenaient en chœur les refrains pourtant entendus pour la première fois quelques instants plus tôt… En plein milieu de la soirée, alcool aidant, j’avais invité Pétra à monter sur une table, prétextant une annonce à faire à tous ceux qui étaient présents. Intriguée, elle s’était pliée de bonne grâce et avait manqué de défaillir de bonheur quand je lui avais annoncé devant tout le monde notre prochain mariage. — La date reste à définir, mais notre bon curé s’en chargera, n’est-ce pas ? Le bon curé en question, comme l’assistance entière d’ailleurs, avait applaudi des deux mains, mais quelque chose me disait qu’il n’avait sans doute pas tout compris de ce qui s’était dit. Le vin, la bière, le schnaps et quelques autres boissons du même tonneau l’avaient quelque peu secoué, et dix minutes plus tard, il avait disparu. En fait, il cuvait tranquillement, affalé sur une balle de paille posée à un angle de rue… Naturellement, après mon annonce à laquelle elle ne s’attendait absolument pas, Pétra m’avait aussitôt assailli de questions. — Alors, on se marie quand ?— Bientôt, bientôt… En fait, j’étais absolument sincère en déclarant mon désir de mariage. ...