1. Bal masqué (7)


    Datte: 19/10/2019, Catégories: Transexuels

    14- Pour une fois, le train partit à l’heure. Dix minutes de retard, ça ne comptait pas selon les critères de la SNCF. Le paysage défilait à toute vitesse. Je me replongeai dans les souvenirs de cette semaine complètement folle. Ma vie en fille, l’acceptation par mes collègues de travail, les soirées sexe avec Joëlle et Patrick, la déclaration d’amour muette de Driss. En y repensant, je constatai que j’avais fait l’amour plus souvent avec Patrick qu’avec Joëlle. Et être sodomisée, être passive, être la femme m’avait donné énormément de plaisir. Le soir de ma première journée de travail en fille, Patrick me demanda de mettre le fameux short ras-les-fesses. Et il était vraiment ras les fesses. Pour tout dire, il ne cachait que ce qu’il fallait. J’ajoutai un top qui dévoilait mon ventre plat et mes sandales compensées. En me voyant, Patrick manqua de s’étouffer. — Idéal pour aller se promener au bois de Boulogne, commenta Joëlle. Nous dinâmes. Et alors que je me penchai sur la table pour la nettoyer, Patrick craqua. Il s’approcha par derrière, me coucha sur la table, défit mon short et m’embrocha quasiment sans préparation. La pénétration fut douloureuse et, il faut bien le dire, pas très propre. Mais quel pied j’avais pris ce soir-là ! Vendredi soir arriva. Joëlle devait rester au salon assez tard pour faire l’inventaire avant la fermeture annuelle. Patrick m’invita au restaurant. Il me demanda de me faire belle et de mettre la tenue posée sur mon lit. Il s’agissait d’un ...
    ... tailleur jupe blanc, d’une guêpière bordeaux rehaussée de dentelles noires, de bas couleur chair et d’escarpins blancs. Une tenue extrêmement raffinée et absolument magnifique. Il m’emmena dans Paris. Après le restaurant délicieux, nous marchâmes un peu dans la douce fraicheur du soir. Patrick me prit par la taille. Je réprimai un frisson de bonheur. Joëlle était déjà couchée lorsque nous rentrâmes. Je passai la nuit avec Patrick seulement. Bien sûr, il me fit l’amour, tendrement, amoureusement. Pendant toute la soirée, j’eu droit à des petits mots d’amour, des « ma chérie » par-ci, des « mon amour » par-là et autant de « mon cœur ». L’espace d’une soirée, je fus la femme, l’épouse de Patrick. Et si jusqu’à présent, j’avais pris et ressentis beaucoup de plaisir à faire l’amour, cette nuit-là, je découvris l’orgasme. Le vrai, le féminin. Une question commençait à faire son chemin dans mon esprit. Si on me l’avait posé, il y a encore quelque mois, j’aurais dit non, catégoriquement. Aujourd’hui, j’en étais beaucoup moins sure. Est-ce que j’étais gay ? Dans la mesure où je me considérais de plus en plus comme une femme, il serait naturel que je sois attirée par les hommes. Mais les femmes me plaisaient tout autant et faire l’amour à Joëlle n’était pas une corvée, loin de là. Et il y avait Driss. J’étais sa princesse, sa perle du désert, comme il disait. Sans le dire ouvertement, il était amoureux de moi. L’idée d’être aussi désirable, et surtout désirée, m’avait chamboulée. Et puis ...
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