Alway with you
Datte: 10/09/2017,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
... travailler. A un moment il se stop et me dit qu’il a quelque chose à me donner. Il sort quelque chose de ma poche qu’il me tend : c’est son écusson. Je rougis, c’est un beau cadeau qu’il me fait mais je remarque que ce n’est pas celui que j’ai vu sur son uniforme. Celui qu’il m’a donné est plus beau, il est blanc avec une tête de léopard et des écritures brodé dessus en fil doré, il est superbe. Je lui demande ce qu’il signifie et pourquoi il ne porte pas celui-là habituellement. Il m’explique qu’il s’agit du vrai écusson de son unité et que celui qu’il porte ici n’a été fait que pour cette formation. Je lui demande son grade, j’avais remarqué les 3 étoiles présentes sur son uniforme sans savoir ce à quoi elle correspondait, il sourit, il me dit qu’il est second lieutenant c’est-à-dire l’équivalent de capitaine chez nous et que le grade maximum est 4 étoiles comme son commandant. Merde ! Un officier, je me sens con, je suis simple élève gendarme, je ne peux pas parler de manière aussi détendue à un officier. Il rigole et me dit de ne pas faire de manière avec lui. Je lui demande s’il a fait une école d’officier car il me paraît tellement jeune pour être un officier avec un tel grade. Il me répond que non, qu’il a commencé comme simple soldat il y a 5 ans, qu’il est parti combattre quand les Russes ont voulu envahir l’Ukraine et qu’il y a eu beaucoup de morts des deux côtés. Il me dit que ce fut une période dur pour lui, qu’il a perdu beaucoup d’amis et que ses supérieurs sont ...
... tous mort au combat et quand ça à cesser, il ne restait plus que lui et son commandant de 28 ans en plus gradé, ils ont donc, tous deux, hérité des grades de leur défunt supérieur. Il ne combat plus pour l’instant mais il m’explique que son unité est spécialisée dans le combat et qu’il pourrait retourner là-bas s’il était appelé… Je ne sais pas quoi répondre, je suis désolé pour lui, on a le même âge mais des parcours tellement différent. Je réalise la chance que j’ai d’être née du bon côté de l’Europe, j’ai de la peine pour lui, pour son pays, pour ses camarades. C’est étrange comme sentiment, avoir envie de protéger quelqu’un tout en sachant qu’on en est incapable, vouloir partager sa peine tout en sachant qu’on ne sait pas ce que c’est. Il a dû remarquer mon inquiétude, il me prend la main et me dit de ne pas m’inquiéter, que les Russes sont de mauvais combattants et qu’il est fort. Je lui souris et frissonne, la fraîcheur du soir commence à tomber. Il le remarque et me dit de rester là un instant, il se lève et part. Je ne sais pas où il est parti mais il a laissé son téléphone là donc il va surement revenir. Je regarde le soleil se coucher sur les plaines, en contrebas je vois Charlotte, une de mes camarades, avec son petit ami caché aux yeux de tous en train de s’enlacer. Je ne l’ai pas vu ni entendu revenir, je l’ai juste senti posé quelque chose sur mes épaules, c’était sa veste, j’ai trouvé cette intention touchante. Nous avons fini la soirée dans la salle d’attente ...