1. Fantasmes fantomatiques (4)


    Datte: 11/11/2019, Catégories: Divers,

    ... sans rien dire, ses yeux fixés sur son interlocuteur. -Je t’avais dit que j’étais un monstre, conclut Antoine. En tout cas, si tu veux appeler la police pour tout leur expliquer, je ne t’en empêcherais pas. Sarah demeura immobile et impassible. Elle fixait Antoine du regard, comme si elle cherchait à lire au fin fond de son âme. Cet homme, elle l’aimait. Elle en était désormais effrayée, mais elle continuait de l’aimer. Il n’avait pas changé depuis hier, se répétait-elle sans cesse afin d’expliquer ses sentiments contradictoires. Il n’était pas différent de l’homme qu’il était avant qu’elle ne connût son histoire. Ce fut en réfléchissant aux sentiments qu’elle éprouvait qu’elle comprit ce qui avait animé Antoine. -Ta sœur, tu l’aimais, n’est-ce pas ? -Autant qu’un frère peut aimer sa sœur, répondit faiblement Antoine. -Je ne te parle pas de cet amour-là, répondit la jeune femme. Tu étais amoureux d’elle, n’est-ce pas ? Antoine eut un soubresaut tandis qu’il recula brutalement. Son dos s’écrasa contre le mur derrière lui. Le jeune homme, totalement désemparé, éclata en sanglots tandis que ses jambes ne purent soutenir son poids plus longtemps. Il coulissa le long du mur jusqu’à ce qu’il fût assis par terre, le dos collé au mur. -Depuis que je suis tout petit, admit-il en articulant du mieux qu’il le pouvait. Incapable de regarder cet homme pleurer sans rien faire, Sarah s’approcha de lui et le prit dans ses bras. Sa peur ne l’avait pas encore quittée, mais elle sentait que, ...
    ... quoi qu’elle fît, elle ne serait pas en danger. -J’essayais simplement de la protéger, continua Antoine. Je ne cherchais qu’à la protéger. Antoine renifla bruyamment en cachant son visage de ses deux mains. -Quand elle m’a repoussé, j’ai perdu tous mes moyens. Elle voulait que je me rende à la police. Seulement, j’en étais incapable. Alors j’ai paniqué. Sarah confirma son étreinte avant de poser son visage contre celui d’Antoine. -Je ne voulais tuer personne ! se lamenta-t-il. Je voulais juste que la police nous pense morts ! Personne n’aurait dû mourir ! Sarah demeura assise contre Antoine, immobile. Son cerveau travaillait ardemment afin de compléter ce puzzle qu’était la vie de l’homme qu’elle aimait. Cependant, encore sous le choc, elle était incapable de réfléchir. -Je vais te demander de partir, lui dit-elle froidement. J’ai besoin de réfléchir à tout ça. fqyfuubj Le lendemain, au MacDonald’s, Antoine, comme à son habitude, arriva en dernier ; il salua tout le monde rapidement. Sarah, qui d’ordinaire lui faisait la bise avec enthousiasme, s’était montrée relativement froide, si bien que la totalité des autres employés du restaurant les dévisagea avec anxiété. Plus tard, le service débuta ; chacun rejoignit son poste. Pour la première fois depuis qu’Antoine travaillait ici, les seuls bruits audibles dans la cuisine étaient ceux émis par les machines en tout genre. Sarah ne daignait pas regarder Antoine, ce que ce dernier acceptait sans broncher. Bien qu’il refusât de ...