Le temps suspendu
Datte: 13/12/2019,
Catégories:
ff,
jeunes,
couleurs,
poilu(e)s,
amour,
miroir,
odeurs,
Masturbation
massage,
Oral
init,
exercice,
confession,
... de ses crises de colère. J’ai déjà donné ! — Rien, lui lancé-je. T’as rien fait ! C’est moi qui t’ai dévoyée… C’est moi la diabolique, la tentatrice, le boa à la pomme du jardin d’Éden…— Un boa ? me fait-elle surprise.— Ben… oui !… Le serpent était un boa à plumes pour faire plus joli et titiller la coquetterie propre à l’espèce féminine dont Ève était la première représentante.— Alors, rétorque-t-elle ironiquement, tu ne dois pas appartenir à cette espèce-là… du moins pour ce qui concerne la coquetterie. Attrape ça ma vieille ! Au moins, j’ai réussi à détourner – provisoirement ? – son attention de la dangereuse introspection à laquelle elle s’apprêtait à se livrer. Je lui explique : — Peut-être qu’au fond, j’aurais préféré être un garçon ?…— Raté ! s’exclame-t-elle.— Non, pas un garçon « raté ». On dit un « garçon manqué ».— Ça revient au même, non ? Ou alors, il fallait dire que tu étais unefille manquée ! C’est assez bizarre qu’on parle rarement de « fille manquée », tu ne trouves pas ?— C’est vrai, t’as raison. Sans doute que les filles sont « in-manquables » ! D’ailleurs, si tu jettes un œil à notre lexique, tu t’aperçois qu’il est vachement misogyne : tiens par exemple, une « professionnelle », c’est une pute, alors qu’un « professionnel » c’est un mec calé dans sa partie… Ou une « experte » c’est une savante au CNRS du sexe alors qu’un « expert » c’est un savant tout court. Elle hoche la tête, renifle élégamment, s’essuie les yeux : — T’as raison !… La langue ...
... française est trop macho ! J’ai même un autre exemple : « un courtisan » chez La Fontaine et une « courtisane »… comme dans Manon Lescaut ! Si elle est capable de parler littérature à ce moment précis, c’est que la crise redoutée s’éloigne ! — Ou un « péripatéticien » et une « péripatéticienne », un « gars » et « une « garce »…— Un « entraîneur » et une « entraîneuse »…— Quels « salops », les hommes ! Parce que c’est quand même eux qui ont fait les dictionnaires !— Alors que les femmes ne sont pas des « salopes »… On dirait que c’est nous les obsédées du sexe alors que c’est eux qui ne pensent qu’à ça ! Enfin… je veux dire, que la plupart du temps, nous n’y pensons pas…— Tu crois ? Elle rit doucement. On s’est mises en position sur le côté, face à face, tête sur le coude replié. Nos genoux se saluent. J’ai encore du mal à réaliser qu’elle est nue devant moi. Si j’avais seulement pu imaginer pareil miracle quinze jours plus tôt, y aurais-je seulement cru ? Pourtant c’est bien la réalité tangible. J’ai, sous les yeux, le spectacle émoustillant de ses seins laiteux légèrement affaissés vers le lit. Le mamelon est encore un peu rouge de tous les suçons qu’il a reçus. Sa culotte est restée accrochée à sa cheville. Moi je porte encore soutien-gorge et string (bien trempé !). J’ai encore terriblement envie de l’embrasser, de profiter à m’en rassasier de cette parenthèse enchantée. Ne pas penser à l’après… surtout pas !Carpe diem ! — Tu sais, lâche-t-elle, il va vraiment falloir que je fasse ...