1. Clémentine


    Datte: 17/09/2017, Catégories: fh, amour, revede, amourcach,

    ... je suis en plein dans un de ces moments magiques où tout peut arriver, le meilleur comme le pire… il suffit qu’un seul mot, d’un seul geste pour que tout bascule… Et moi, hélas, je ne peux rien faire… rien… C’est Richard qui reprend le service dans cette partie spéciale de tennis ; enfin, c’est l’image que je m’en fais. Sa voix est sourde, il cherche à établir ses certitudes : — Tes avances ou ta reconnaissance ?— Écoute, Richard, je te suis reconnaissante, je te suis même très reconnaissante pour tout ce que tu as fais pour nous, mais…— Mais ?— Mais pas au point d’aller coucher avec toi QUE pour cette raison ! Je suis bien calé, juste au bon endroit pour admirer le spectacle. Décidément, les grands font toujours des circonvolutions, plutôt que d’aller droit au but. Je sens que ça carbure à fond la caisse sous le crâne chauve, et pas qu’un peu. C’est à nouveau Laura qui lance la balle, et après, on me dira qu’une femme, c’est le sexe faible ! Ben voyons ! — Oui… Et pourtant, tu sais, je croyais que… toi aussi… Enfin, dans le temps, tu…— Oui… moi aussi… Un silence, le géant a les bras ballants, comme assommé, le regard vague. Décidément, les adultes ne savent pas appeler un chat un chat. Enfin, tout au moins, ces deux adultes-là. Dix secondes, peut-être quinze. Laura demande presque timidement : — Tu… tu veux dire quoi par « moi aussi » ?— Moi, je croyais que tu ne voyais en moi qu’un grand frère, mais parfois… enfin, ton attitude… je me demandais si, justement, tu ne voyais ...
    ... qu’un grand frère en moi, ou si tu voulais rembourser ta « dette » à ta façon… Je ne comprenais plus…— On s’est planté, n’est-ce pas ? Le géant secoue la tête, la jeune femme le regarde intensément. Maintenant, je sens que c’est Richard qui est bien parti ; il me le confirme tout de suite : — Tu vois, Laura, quand tu as rencontré David, franchement, j’aurais nettement préféré être à sa place… Surtout quand j’ai découvert comment cet abruti te traitait. En étant parrain de Clémentine, quelque part, c’est comme si… enfin… toi et moi… tu comprends, n’est-ce pas ?— Non, pas vraiment… Je préfère des mots pour le dire, sinon, ça laisse trop de choix possibles, d’incertitude…— C’est pas facile à dire, surtout que je ne sais pas comment tu vas de prendre ça !— Écoute, autant crever l’abcès tout de suite, et être fixé, non ? Encore du silence. Richard se gratte la tête tout en contournant la table basse. L’air décidé, il pose ses mains sur les bras de Laura. Je songe qu’il pourrait la soulever comme un rien ; toujours ce contraste entre ces deux adultes : la petite chose fragile et le grand machin baraqué. — Ah et puis, merde ! T’étais la femme de mon copain ! T’étais raide dingue de lui. Lui te faisait des tas de coups en douce, tu ne voyais rien de rien, sauf vers la fin. Moi, ça me désolait, j’avais même honte pour ce con de David.— Tu le charges drôlement ton « copain » !— C’est la stricte vérité, hélas. Pourtant, je le connais depuis la maternelle, tu le sais très bien. Il était ...
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