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Une Longue Vie d'Étudiant - Le Lycée Partie 1/?
Datte: 18/09/2017, Catégories: Entre-nous, Les hommes,
... m'aident à le sortir de l'eau. Mon amie et moi le suivons dans l'ambulance jusqu'à l'hôpital : il a un taux d'alcoolémie assez élevé, mais le risque de coma éthylique est faible. En revanche c'est à mon tour de m'effondrer sur l'infirmière, qui me rattrape avant que je ne m'écrase par terre : je suis resté trop longtemps dans l'eau glacée de la fontaine, et j'ai droit à une hypothermie en bonne et due forme. L'infirmière m'installe sur un brancard avec un café et une couverture chauffante, juste en face de mon professeur toujours endormi. Mon amie et moi repartons quelques heures plus tard, en laissant la belle au bois dormant (notre prof) aux soins de l'équipe médicale. Naturellement, Mr P. est marqué comme absent pour le reste de la semaine et mon amie et moi avons décidé de garder cela pour nous, en attendant de voir comment les choses allaient s'organiser. Le lundi suivant, premier cours à 8h : physique-chimie. Aie... J'étais déjà mal à l'aise (pour lui) de devoir l'emmener à l'hôpital, mais devoir le revoir me fait un peu peur, je dois l'avouer. J'arrive en classe, je le vois et je le salue (je suis gêné mais pas malpoli pour autant). Il ne me répond pas, et je vois bien qu'il prend soin d'éviter mon regard (comme il le fera pour le reste des 2h de cours d'ailleurs). Manque de bol pour lui, il doit nous rendre un contrôle : il rend les copies, et la mienne vient en dernière (hasard ?). Il me la tend rapidement, sans un regard ni un mot, comme si il essayait de se ...
... débarrasser de ces feuilles qui lui brulent les mains. Je regarde ma copie, mais ne vois pas de note : juste une phrase au crayon à papier : "Note : voir le professeur". Et merde... A la fin du cours, lorsque tout le monde est parti, je me dirige vers son bureau et le regarde sans rien dire : il ferme la porte et me dit de m'asseoir sur une chaise de la première rangée. Il s'assoit en face de moi : il a un regard qui montre sa gêne, mais il arbore un sourire : Mr P. : "Tu t'imagines bien de quoi je veux qu'on discute non ?" Moi : "Oui… mais si voulez pas en parler y'a pas de problème, je vous juge pas !" Mr P. : "Non non ! Je tiens à en discuter avec toi. Je voulais d'abord de remercier. Vraiment. On m'a dit à l'hosto ce que tu avais fait pour moi, et je ne sais pas comment te remercier. Je ne veux pas que tu te fasses de fausses idées sur moi : je suis jamais comme ça d'habitude, mais j'avais besoin de décompresser ce soir-là." Moi : "De décompresser ? Vous avez un problème ?" Mr. P. : "Pour tout te dire, ma femme m'a quitté ce soir-là, en demandant le divorce ; je me suis réfugié dans un bar, et on sait tous les deux comment ça a fini" Moi : "Je suis vraiment désolé" Petite précision : à l'époque, tout le monde savait que j'étais gay (je ne m'en cachais à personne) : même les professeurs étaient au courant depuis que l'année précédente j'avais insulté le proviseur (devant tout le monde) de "Connard d'homophobe" après qu'il ait refusé de soutenir une élève lesbienne qui se faisait ...