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De la sexualité des Nains
Datte: 18/09/2017, Catégories: A dormir debout,
Ma barbe se glace, et pend dans la neige à la hauteur de mes genoux. Le blizzard gronde, mais je continue d’avancer vers la lumière que j’aperçois dans le lointain. On dirait une vilaine habitation humaine, j’espère qu’ils auront tout de même de la bière. J’ai soif. Je remets ma hache en place, renforce ma détermination et reprends ma route. La peau d’ours qui m’entoure et me recouvre me protège du froid, mais c’est surtout ma robuste constitution de Nain qui me permet de survivre par ce temps glacial. Nul autre n’aurait pu accomplir cette mission et encore moins un elfe. Je déteste ces bêtes-là. Ils sont arrogants, immenses, couards (pourquoi se battrait-il avec un arc sinon?) et surtout imberbes. Heureusement, je n’ai que peu de chance d’en croiser dans ces terres, leur royaume est à des milliers de lieux d’ici et ce n’est pas dans cette vallée infernale qu’ils pourront réaliser les pirouettes qu’ils osent appeler danse ou s’abreuver d’hydromel. Que le diable les emporte tous. La vallée continue de s’étendre devant moi, recouverte de son manteau blanc, elle est par endroit dénaturé de son immaculée blancheur, mais ce n’est pas plus mal. Ce sont des traces d’animaux, de pisteurs ou de villageois. Des empreintes qui me permettent de voir dans ce brouillard impénétrable où ne luit que cette lumière dont je me suis tout de même rapproché. Encore, une lieue à parcourir puis je pourrai enfin reposer mon corps. Pour un Nain, je suis un beau Nain, je mesure presque 1 mètre et ...
... ma barbe d’or fera bientôt 80 centimètres (si seulement je n’avais pas dû la couper il y a de cela 40 ans) et je n’ai que 98 ans. Un jeune Nain, quoi ! Pourtant je n’ai pas bonne allure, vraiment je suis à bout de force. Enfin, les sons de la bâtisse que je voyais au loin arrivent jusqu’à mes oreilles. Je crois entendre des rires et de la musique, ce bruit me rappelle l’un de ces endroits que j’affectionne le plus. Serait-il possible ? Oui, je le crois bien. Une auberge. Mazette ! De la chaleur et de la bière ! Ce soir, j’aurai l’impression d’être avec les dieux. Enfin, je vois la porte et le nom de l’enseigne : « À l’elfe déculottée ». Rien que le mot suffit à faire frissonner mon âme, je sens un rayon de glace glissant le long de mon échine. Toutefois, je ne veux ni ne peux passer une nouvelle nuit dehors. Je me décide à entrer et tire la lourde porte en bois de l’édifice grinçant sous les assauts du vent. La salle, éclairée par quelques bougies et un foyer ardent, reste par endroit sombre, je ne peux discerner tous les clients, ils semblent tous être de la race des Hommes. Je m’avance en direction du comptoir en bois et frappe sur le montant pour signaler ma présence au tavernier qui fait semblant de ne point me voir. Comme si je n’étais pas assez grand. Sous mes coups, le bar vibre, l’aubergiste ne peut m’ignorer et je le vois déjà se pencher vers moi afin de savoir ce que je veux. Sans même le regarder, je dis : - Du pain, de la viande et un tonnelet de biè… Je ne peux ...