1. Reconversion


    Datte: 23/01/2020, Catégories: Humour, Mature, Première fois

    ... je le regardais et lui demandais naïve :"Comment vous remercier ? Il me faudra un an pour vous rendre cela." Ilrépondit grand seigneur : "Rien ne presse. Tout au plus accordez moi devous inviter ce soir à dîner." Je sursautais. Je n'avais pas envisagé cebanal expédient.Pouvais-je lui refuser ? Le plus troublant est que l'idée cheminait enma tête qu'il voulait me sauter à l'instar des autres. Depuis un an jen'avais pas eu de rapports sexuels. Me caresser était un pis aller.Surtout la vieillesse et la décadence me taraudaient. J'envisageais deplus en plus qu'aucun homme ne voulut de moi. Je savais mon ex-mariétait parti avec une jeune et jolie femme. J'éprouvais cela comme unetrahison, un démenti de tous mes principes. Abandonnée de mes illusions,j'étais enclin à plus de cynisme et surtout je n'avais plus peur de laréalité du sexe. Bref je considérais ce jour-là que Lomme valait bienles autres porcs. D'autant qu'il n'avait pas hésité une seconde à venirme secourir. J'avais envie de folies pour oublier.Vacances scolaires oblige j’avais envoyé mon fils chez une de mes sœursafin qu'il put se défouler avec ses cousins. L'argent de M Lomme m'avaitlibéré. J'avais éprouvé un immense soulagement d'avoir un temps desserrél'étau de mes créanciers. Comme Balzac, un me mes auteurs préférés jepouvais vérifier la tyrannie du dieu moderne qu'est l'argent. Il pouvaitselon nous jeter en Paradis ou en Enfer. J'avais toujours dénié sapuissance. Demeurée trop dans le ciel des idées j'avais ...
    ... depuis été jetéedans la fange du réel. Lhomme m'y avait ramassé tel Fantine. A part queM Lomme n'était pas Jean Valjean. Je ne m'en maquillais pas moins pourlui complaire ce soir-là.Je renouais avec les arts de la coquette. Je voulais subjuguer cet hommeet qu'il fut à mes pieds. J'en voulais remonter à toutes les jeunes etjolies femmes de la Terre. Non je n'étais pas finie et vouée à la casse.Je m'affublais dessous un long manteau de ma jupe courte en cuir, de basnoirs et de talons hauts. Me contemplant un instant dans le miroir,j'eus peur de ma tête de Gorgone où le fard et le rouge avaient étéexagérés. Cependant animée d'un esprit de revanche voire de vengeancej'affichais d'un coup un air de défi et m'écriais : "Le sort en estjeté." Je ne décevrais pas ce cochon en lui délivrant une image decatin. Je chancelais ainsi sur mes talons.Il n'avait pas mégoté sur la table. J'avais rêvé un jour d'y dîner avecmon mari lorsque nous étions amoureux. Ce ne fut qu'un rêve. Nous fûmesvites ramenés aux plaisir s modestes. Je trouvais une singulière ironieà ce que le divorce m'offrit cette opportunité. La déférence du serveuret le chic des clients me transportait dans un autre monde. J’avais desrougeurs de Cendrillon. Je concevais cependant que mon Lomme n'eût riendes traits du prince charmant. Cependant sa drague fut des plusdélicates. Il n'en remplissait pas moins mon verre. Je n'étais dupequ'il voulut me rendre ivre. J'abondais en son sens. Le soldat faitautant pour se donner du cœur à ...