1. Le baume de l'âme (3)


    Datte: 24/01/2020, Catégories: Divers,

    ... leurs vies. — Je voudrais… si vous me le permettez, vous montrer ceci. De la poche de son pantalon, le garçon avait fait jaillir une feuille de papier qui glissait sur le bois verni de la table. Tout d’abord, l’homme regarda le rectangle écrit, sans comprendre. Puis sa main énorme s’en saisit. La missive dépliée, il était perdu dans une lecture attentive du billet. Au fur et à mesure de l’avancée de ses yeux sur la lettre, ses mains tremblaient. — Mais… mais, je ne savais rien. Pourquoi ne m’a-t-elle jamais… enfin, je l’aurais rejointe. J’ai passé ma vie à l’attendre, à l’espérer. Et puis voilà que, ce foutu papier me donne un coup. Un deuxième coup dans la même journée. Une larme était apparue aux coins des yeux bleus délavés de l’homme. Ses deux mains se cramponnaient au tablier de bois. — Mon Dieu ! Mais pourquoi ? Vous seriez donc mon… vous êtes ? Tu es, je ne sais plus ce que je dis ! Je dois digérer ces nouvelles. Ce n’est pas possible. C’est donc parce qu’elle était enceinte qu’elle a si brusquement disparu ? Personne, je vous le jure, personne n’a su où elle était partie. Et voilà que j’aurais un fils. Je peux vous regarder ? Mon dieu, c’est vrai que vous lui ressemblez tellement. Et vous votre prénom, Madame ? — Marjorie ! Marjorie Sarran ! — Alors Yann serait mon… mon petit ? Elle n’a jamais donné signe de vie, je n’ai jamais compris pourquoi. Vous savez j’ai aimé votre… ta mère comme un fou, comme un dingue et nous n’avons… juste une fois, c’est dingue, vous vous ...
    ... rendez compte ? Une seule nuit passée ensemble et la voici qui ressurgit, des années plus tard avec les traits d’un fils. — Je comprends votre désarroi ! La vie nous réserve des choses parfois. — Je veux tout savoir de vous… je peux vous dire tu ? — Ben oui, je crois que vous êtes ce père dont j’ai toujours rêvé, j’ai toujours voulu savoir et maman ne m’a jamais parlé de vous. Mais je suis heureux d’être là ! Près de vous. — Oh ! Dis-moi tu aussi, s’il te plaît. Nous devons faire connaissance tous les deux je veux tout savoir de toi et que tu m’emmènes voir où Clémence repose. — Un temps j’ai cru que Yann Sarran était mon père. C’est Gisèle qui nous a dit qu’il existait un autre Yann qui avait fréquenté maman. — Je suis content que vous soyez venus tous les deux. Votre mari et moi avons fait les quatre cents coups… mais Clémence et moi c’était… c’était comme un coup de foudre. Je l’ai aimé de suite et longtemps sans rien lui dire. Puis un soir en revenant d’une pêche aux écrevisses… nous avons… juste cette nuit-là ! Mon Dieu pourquoi ne m’a-t-elle jamais rappelé ! Comme j’aurais été content de l’épouser ! Tenez regardez, voyez-vous cela ? L’homme avait saisi dans un tiroir un sachet de cellophane. À l’intérieur une mèche de cheveux. — Les cheveux de ta maman. Tu vois, je les ai gardés tout ce temps. J’ai toujours espéré qu’un jour elle me reviendrait. jmdjgglc — Bon et bien si vous voulez, Yann me ramène chez moi et il reviendra avec sa voiture. Vous pourrez passer un peu de ...
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