1. Le baume de l'âme (3)


    Datte: 24/01/2020, Catégories: Divers,

    ... stations à genoux ou à croupi. L’eau tiède et les sels de bain formaient une mousse épaisse de laquelle seuls émergeaient ses seins. Elle ne les touchait pas, se contentant de penser à… et sous ses yeux les tétons durcissaient, s’allongeant tout seuls. Étendue dans la vasque de porcelaine blanche, Marjorie voulait juste un peu de paix. Elle replia ses gambettes et sa tête tout entière disparut sous la mousse ou l’eau. Quelques bulles montaient de l’endroit où elle s’était immergée. Un grand moment plus tard, la serviette qui frottait son dos rallumait la chaudière et elle se crispa pour ne pas se tripoter. Non ! Décidément, son désir de sexe s’accentuait et il devenait incontrôlable. Alors prise par un tourbillon de folie, elle se mit en tête de sortir. Une jupe sombre, un corsage juste un soupçon plus clair et elle était prête à quitter la maison. En montant dans sa petite berline, elle se surprit à lui préférer celle qui n’avait plus roulé depuis que son mari l’avait remisée là. Le ronron du puissant moteur propulsait maintenant l’engin à une vitesse à dessus de celle permise. Marjorie n’en avait cure. Elle appuyait sur un bouton et en roulant, le toit se replia dans le coffre. Le vent se mit à jouer dans ses cheveux. Elle fonçait sur une route à quatre voies, sans but, et sans penser à rien. Quand elle réagit, enfin, elle était bien loin de son domicile. Mais la petite route qu’elle empruntait depuis quelques minutes, elle la connaissait pourtant. Là-haut, la cour d’une ...
    ... ferme rénovée, l’avait attirée comme un aimant. Pas de voiture visible dans cet espace où vaquaient des poules, les mêmes que la première fois. Et le type en bras de chemise qui sur le pas de la porte regardait d’un air suspicieux la grosse bagnole arriver, elle le reconnaissait également. — Ah ! C’est vous Madame Sarran ? Je ne reçois guère de visite et encore moins des gens avec ce genre d’engin. — C’est, enfin c’était celle de mon mari. Votre fils va bien ? Il n’est pas là ? — Non ! Il a repris sa vie, vous savez, ses études, la maison de sa mère. Il est grand et n’a pas réellement besoin de moi. Mais j’avoue que depuis qu’il est apparu dans ma vie, je me sens… seul, vieux, pour ne pas dire inutile. — Je connais cela aussi, vous savez ! Mon Yann me manque et je tourne en rond dans ma tanière alors j’ai eu envie de rouler, n’importe où, n’importe comment, sans vrai but. — Le hasard alors vous a ramené ici ? — Le hasard ? Je ne sais pas ! Mais je vous dérange sûrement. — À notre âge, les jolies femmes ne nous dérangent plus, elles nous inquiètent. Je venais de finir de m’occuper de mon potager, alors je ne suis guère présentable. Tout transpirant et suant de partout, je dois vous offrir une piètre image de moi. La brune souriait. C’était vrai que de fines gouttelettes de transpiration coulaient sur le font du bonhomme. Il portait un pantalon de toile bleue, noirci aux genoux. — Entrez un instant, je vais me sécher, ici on attrape facilement la « crève », et aussi en cette ...
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