1. Dernières vingt-quatre heures à Saïgon.


    Datte: 08/02/2020, Catégories: fh, intermast, Oral pénétratio, fsodo,

    Midi pile en ce jour de l’année 1975, quelque part dans un quartier modeste de Saïgon… Craig était assis sur le lit de sa chambre d’hôtel. L’air était lourd, irrespirable. Rien ne décorait les murs de la pièce, nus et gris où, çà et là, couraient dans tous les sens quelques cafards répugnants. Le lavabo, depuis hier, ne fournissait plus d’eau. Il avait aussi fallu allumer une bougie en soirée car l’électricité avait été coupé. On frappa à la porte. Craig, tout en transpiration dans ses vêtements moites, sursauta, quelque peu tiré d’un état somnolent. — Qui est-ce ? La voix d’un petit vieux, le tenancier de l’hôtel, se fit entendre. — Monsieur Aitkins, c’est moi, Lê. Craig se leva péniblement en soupirant et ouvrit la porte. Lê était toujours aussi calme malgré l’approche des Troupes du Nord et l’intensification des combats autour de Saïgon. — Monsieur Aitkins, demain, à midi, un hélicoptère sera prêt pour vous amener sur un navire britannique qui passera dans les eaux internationales tout près d’ici. Il prendra à son bord aussi un Allemand et sa femme ainsi qu’un Indien qui vivent dans le quartier. Tout est réglé. Ne vous tracassez plus… Lê eut soudain un regard triste. — Vous serez bientôt de nouveau à Londres, Monsieur Aitkins… Vous m’écrirez quand vous serez là-bas ? Craig ne répondit pas, détourna le regard au moment où des bruits de mitraillettes se faisaient entendre dans le lointain. — Vous avez revu Thi Lon ? Lê sourit à nouveau. — Ah, Monsieur Aitkins… Même en ces ...
    ... heures difficiles, vous ne pouvez l’oublier. Oui, je l’ai vue. Elle est chez elle et… je pense qu’elle espère vous revoir avant que vous ne quittiez la ville… Vous savez, elle est veuve depuis un an. Son mari a été tué dans un attentat. Elle en a été fort affectée. Vous revoir lui mettra peut-être un peu de baume au coeur. Thi Lon, si longiligne avec ses beaux cheveux noirs, si belle dans sa longue robe blanche, jolie institutrice qui racontait des histoires drôles aux petits élèves de sa classe et qui avait si souvent servi de guide à Craig lors de ses nombreux travaux de reporter free-lance dans cette ville qu’il avait tant aimé. — Je vais y aller directement, Lê. C’est maintenant ou peut-être plus jamais. Lê prit le bras de Craig. Une larme roula soudain sur la joue du vieux. — Soyez prudent… Et revenez pour la nuit. Demain matin, il ne faudra pas traîner… Craig soupira, tourna la tête vers la table de chevet branlante et vit le revolver. Il fit quelques pas lents, s’en saisit et le glissa dans son pantalon. Lê le regarda d’un air inquiet. — Uniquement si c’est vraiment nécessaire, Monsieur Aitkins… Je vous en prie. Craig lui promit qu’il en serait ainsi. Les rues étaient quasiment vides. De temps en temps, des gens couraient sur quelques mètres, sortis d’une maison pour rapidement s’engouffrer dans une autre. Craig s’approcha d’une ancienne demeure coloniale, encore très belle et visiblement très bien entretenue, entourée d’un jardin aux plantations colorées. Un chemin de ...
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