1. Sous les glaces d'Encelade


    Datte: 14/02/2020, Catégories: f, h, fh, ff, grp, asie, Collègues / Travail voyage, Masturbation Partouze / Groupe journal, sf,

    ... magnésium qui nous séparent du vide spatial. L’eau liquide est en effet un excellent rempart contre les rayonnements cosmiques venus d’une part du soleil, d’autre part du fin fond du cosmos. Ces particules, noyaux d’hydrogène et photons gamma, sont mortelles, car, extrêmement énergétiques, elles endommagent l’ADN et provoquent des cancers. Sur Terre, nous en sommes protégés grâce au champ magnétique et à l’atmosphère. Mais pour voyager plusieurs années dans l’espace, il a fallu trouver autre chose, en l’occurrence le bouclier constitué d’eau emprisonnée dans la double paroi qui nous entoure. On ne peut pas survivre sans eau. Or, il ne nous reste du stock qu’à peine de quoi tenir deux semaines, peut-être un mois en nous rationnant sévèrement. Mais certainement pas huit mois. J’ai senti ma gorge se nouer en donnant ces informations, et dû respirer un bon coup pour ne pas fondre en larmes. Bien sûr, chacun était effondré. Pendant deux jours et deux nuits, nous avons gardé le silence, et je me demandais avec inquiétude qui perdrait en premier la maîtrise de ses nerfs. Puis, nous nous sommes réunis à nouveau, pour faire le point sur la situation. À ce moment-là, John a émis une proposition qui nous a d’abord laissés tous pantois : — Il y a les échantillons prélevés dans l’océan d’Encelade. Chacun savait bien, sans qu’il soit nécessaire de recourir à trop d’explications, en quoi il est dangereux de boire cette eau. Le fait qu’elle soit contaminée par des bactéries ne fait aucun ...
    ... doute : on peut facilement les observer au microscope. Ces organismes vivants ressemblent assez peu à ceux que l’on peut trouver sur la Terre, tant par leur morphologie que par leur métabolisme. Bien que fasciné par cette biologie nouvelle, John a d’ailleurs été obligé de se restreindre dans ses passionnantes recherches, faute de disposer du matériel adéquat pour les étudier. Et, sur mon ordre, il a dû s’entourer d’un luxe de précautions : combinaison étanche, boîte à gants, etc. Tout cela pour éviter tout risque de contamination par cette eau qu’il nous propose maintenant, tout simplement, de boire ! — Bien sûr, il n’est pas possible, en l’état, de consommer cette eau. Déjà, sans même parler des bactéries, elle est trop salée : autant boire de l’eau de mer. Il faut la distiller. J’ai commencé à réfléchir à la question, et je pense que même en l’absence de pesanteur, il est possible de construire une colonne de distillation capable de produire suffisamment pour nous six, avec le matériel disponible à bord.— Mais tu n’as pas la certitude que cette eau ne contient ni virus, ni prion, ni poison chimiquement indétectable avec nos moyens de bord. Il faudrait notamment un microscope électronique, que nous n’avons pas ici.— Non, en effet. J’ai passé un échantillon au chromatographe et je n’ai rien trouvé de suspect, mais cela ne prouve rien, tu as raison. Il faut courir le risque. Tu as une meilleure idée ?— Normalement, le règlement stipule qu’il faut soumettre chaque décision vitale ...
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