Souvenirs d'une autre vie (1) - Histoires de Sexe

Souvenirs d'une autre vie (1)

... bon ! Le parfum que mon fils porte, encore un trait de ressemblance avec toi qui me manque tant. Bon sang ! Dans ma tête, il n’y a donc pas de place pour autre chose que ces comparaisons idiotes ? — Bon ! Je file sous la douche et ensuite je pars chez Jean-Baptiste, nous serons sages promis, juré ! On va faire de la musique tout le week-end. On a composé un morceau et on veut voir ce que ça donne une fois mixé et mis sur un CD. — J’ai confiance ! Va ! Tu as raison, je suis une vieille folle et je m’inquiète pour des riens… mais on ne se refait pas, tu sais bien… — Ne dis pas de bêtise ! Tu n’as rien d’une vieille et encore moins d’une folle ! Maman… — Oui ? — Je t’aime… et je veux que tu le saches ! Il s’est précipité à la salle de bains. Trop sans doute et il n’a pas même pris le temps de chercher des vêtements propres. Ah ! Comme j’admire cette insouciance de la jeunesse, de la sienne, surtout. Le bruit de l’eau qui coule m’en rappelle d’autres. Tu venais me surprendre sous la douche, et mon ventre arrondi, recevait la visite de tes mains. Oh ! Pierre, comme tu me manques, là, en cet instant. Tu vois… ton fils est devenu un homme, une réplique de toi, un sosie trop parfait. C’est bête, mais j’ai envie… envie de toi mon amour ! Je me perds dans des images qui remontent de mon cerveau, mais elles s’accompagnent aussi d’odeurs, de bruits. C’est trop réel, c’est trop présent et je suis plantée là, à deux mètres de cette porte de la salle d’eau alors qu’un bout de toi s’y ...

... lave. — Maman ! Maman ! Tu es par-là ? Je sursaute soudain, je frissonne, j’ai froid. Les appels proviennent de la douche. — S’il te plait ! Réponds-moi ! Bon sang, j’ai oublié mes fringues ! Ils sont sur mon lit, tu ne veux pas aller me les chercher ? Je fais un bond. Mes jambes flageolent un peu, c’est Yohann qui m’interpelle dans la pièce ? — Oui ! Que veux-tu mon chéri ? — Mes fringues maman… Ils sont sur mon pieu… — J’y vais mon chéri, j’y vais de suite, et arrête de hurler comme ça ! La prochaine fois, prends tes précautions... La chambre au fond du couloir. Elle a bien changé depuis que tu n’es plus là. Le papier peint est neuf, le lit d’une personne, devenu trop exigu, ne pouvait plus contenir ton grand gaillard. Alors les meubles sont différents également. Ah ! Voilà les vêtements de monsieur Yohann ! C’est bien plié, chaussettes, pantalon, chemise, caleçon. Caleçon ? Identique à ceux que tu portais… Il sent le frais ! La lessive est la même, alors pourquoi ces habits devraient-ils avoir une odeur autre ? Je deviens folle, ce n’est pas possible ça ! Pourquoi est-ce que je fourre mon nez dans cette pile de fringues, dans ce slip ? Je repars vers la douche avec ses affaires dans les bras et surtout… mes souvenirs. Sale matin ! Pas moyen de me débarrasser de ces images, celles d’avant ! J’ouvre sans y prendre garde la porte de la douche et Yohann est là qui s’éponge les cheveux. Il me tourne le dos. Complètement à poils. Légèrement penché vers l’avant, la tête entièrement ...