Le temps du baiser
Datte: 22/09/2017,
Catégories:
ff,
jeunes,
couleurs,
école,
amour,
Voyeur / Exhib / Nudisme
init,
exercice,
journal,
mélo,
... m’en empêcher ; je reviens, mais cette fois j’enfouis mes naseaux dans l’épais navire de ses cheveux embroussaillés sur l’oreiller. Je les respire comme on boit à pleines gorgées l’eau d’une source inespérée. Je ne vais pas tenir… Son bras se soulève soudain, me fait fuir une nouvelle fois. Je découvre alors, fugacement, un trésor inattendu : dans l’entrebâillement de sa chemise de nuit, j’aperçois sous son bras un nid douillet de blé mûr. Elle ne s’épile pas ! Mince alors ! Si je m’aventurais à faire la même chose, j’aurais des barbes de mollahs sous les aisselles, moi ! — Laisse-la dormir !…— Oui, mais c’est « mon » lit ! » Alors, noctambule somnambule, je m’en vais chercher une couverture dans une armoire providentielle à l’autre bout de la chambre et j’en couvre Cassandre. C’est comme si je déposais sur elle un petit suaire de laine fraîche. Moi, je me glisse sous le drap. Et… bien entendu, je n’arrive pas à dormir. Je me tourne, me retourne, trop consciente encore de sa proximité. Je me masturberais bien, pour apaiser la chaleur sournoise qui s’insinue dans mon bas-ventre et se répand en ondes indisciplinées dans tout mon corps. Mais si elle se réveille et s’aperçoit que je suis en train de me branler, c’est sûr, elle va me tuer. Donc, chasteté forcée. Et supplice de rêves dans lesquels je nous imagine toutes les deux, nue à nue, conjointes, corps à corps, bouche à bouche. C’est sans doute par épuisement que j’ai fini par sombrer dans un coma fiévreux. Il devait être ...
... trois heures. À un moment, j’ai rêvé un visage planant comme un ange au-dessus du mien. Ce n’était peut-être pas un rêve. En tous cas, c’était un ange bienveillant. Je reconnais la fille qui est assise au bord du lit. Elle est habillée, toute pimpante dans une robe blanche, très sage, qui lui découvre à peine le genou. Je trouve que ça ne lui va pas trop : elle me paraît anachronique là-dedans. Robe des années soixante-dix ? Et l’encolure ronde ne permet guère d’espérer des entrebâillements coquins. Mais, Cassandre me sourit ! — Bien dormi ? Je bougonne un « Non ! » mal luné. J’ai la tête en vrac, comme au sortir d’une gueule de bois. — Toi, tu n’es pas du matin ! constate-t-elle ironiquement. « C’est Cassandre, bon sang, fais un effort, fais-lui risette ! » J’imagine trop ma tête de hibou, mes yeux gonflés encore rouges de sommeil. Une tête à faire peur. À la faire fuir. À décourager définitivement les sentiments qu’elle m’a avoués hier. J’y crois pas encore ! — Tu as le privilège rare de découvrir une Maghrébine au sortir des limbes. En général, ça effraie.— C’est chouette ! Ah ! Ah ! Elle sourit franchement. Ses yeux n’ont plus cette espèce de folie qui les a habités toute la soirée. Elle semble avoir reconquis son équilibre. Elle se lève ; une ceinture de cuir met en valeur la minceur émouvante de sa taille. Finalement, c’est un réveil plutôt prometteur. — J’ai préparé un petit déjeuner. Ça te dit ? Au moins, elle ne va pas m’abandonner tout de suite. Elle confirme : — J’ai ...