1. Le temps du baiser


    Datte: 22/09/2017, Catégories: ff, jeunes, couleurs, école, amour, Voyeur / Exhib / Nudisme init, exercice, journal, mélo,

    ... secoue la tête de droite à gauche. Elle est toujours en apnée. — Est-ce que tu m’aimes vraiment ? Elle remue la tête de haut en bas, sans broncher. Elle est tétanisée. C’en est même flippant. Quel démon ai-je réveillé en elle ? Mes mains se posent sur ses hanches. Toujours pas de mouvement de recul. J’ai le cœur qui bat au rythme des cordes d’un "guembri gnawa". — Est-ce que tu veux que je te quitte, je veux dire définitivement ? Est-ce que ce sera supportable pour toi ? Non seulement elle secoue la tête avec véhémence, mais elle m’agrippe aux épaules. Aux vibrations du "guembri", vient s’ajouter le caquet des crotales. Elle frissonne. — Est-ce que tu imagines, Cassandre, que je pourrais te vouloir du mal ? Tu es mon amour, je ne peux pas être simplement ton amie… tu ne peux être que mon amour. Elle frissonne. J’enlace son corps. Enfin… nous sommes l’une contre l’autre. — Je t’en prie, me souffle-t-elle. Ne me torture pas. Elle a parlé. C’est déjà rassurant. J’avais l’impression de l’avoir maraboutée sans le vouloir. La magie de mon cœurgnawa ? C’était comme si on lui avait appris à obéir aveuglément. Je me sens quand même un peu machiavélique d’avoir abusé de cette faiblesse. Je ne tiens plus. Ma bouche dérive sur son visage : de la soie. La douceur de sa joue, c’est trop d’la balle.« Merde, comment j’cause ? » Je frôle enfin ses lèvres. Voilà ! J’en ai rêvé de ce moment. Pas comme ça, mais bon. Faut savoir ce qu’on veut. Et moi, je veux l’embrasser. C’est comme en boxe : ...
    ... si tu ménages l’adversaire, c’est toi qui te retrouves K.O. Déjà qu’hier soir, j’ai reçu l’uppercut de ma vie, celui qu’aucun boxeur ne souhaite encaisser. Uppercut au cœur… Trop mélo, sans doute ; mais bon sang, qu’il m’a fait mal ! Y en a qui pourront pas comprendre ! K.O. debout, puis couchée raide ! Même pas besoin de compter les points : d’ailleurs, y a pas de points de suture pour réparer ces dégâts-là. Encore une fois je digresse, je retarde, je mets le temps ! C’est que le premier baiser, c’est pas n’importe quoi. C’est le baiser qui tue… ou qui vous laisse indifférent, ou qui vous révulse. Normalement, ce matin, on a l’haleine fraîche. C’est déjà ça. Mais supposons que… Alors j’ai frappé le grand coup. Un direct en pleines lèvres. Un doux direct qui pose ma bouche sur sa bouche. Comme au ralenti sur un ring : on voit le poing qui écrase la chair, fait gicler la sueur, déforme le visage ; là, c’est juste la pulpe de ses lèvres que j’écrase sous les miennes. Et elle ne fuit pas, elle ne cherche pas à échapper à cet outrage. Nos bouches s’affrontent, mais c’est tout mon corps que je sens et transir et brûler.« Putain, que j’aime Phèdre ! » Et tout son corps à elle frémit et tremble.« Elle ne va pas me tomber dans les pommes, quand même ! » Non, elle est bien agrippée à mon cou et je la serre bien fort contre moi. C’est la première fois que j’embrasse comme ça. Et comme des niaises, on se frotte les lèvres un bon moment, sans trop oser aller plus loin. Mais c’est elle qui ...