Petits secrets de village - Carole et Fanny
Datte: 01/03/2020,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
... haut ses bras, sur la vieille armoire métallique fermée à clef pour tenir hors de vue des enfants la cravache récemment achetée, et là aussi, à la vue de Caro, appuyé à l’armoire, le tuyau percé aux extrémités où deux cordes étaient encore enfilées, qu’il utilisait maintenant pour lui entraver les jambes largement ouvertes. En le voyant, elle a lâché le carton qu’elle portait, les yeux fixes et les lèvres tremblantes. Ce tuyau n’aurait eu aucune signification pour Caroline, qui n’y aurait pas prêté attention, si Fanny affolée ne s’était précipitée pour s’en saisir et le déplacer, le cachant dans l’espace entre l’armoire et le mur de parpaings bruts. Caroline avait froncé les sourcils en voyant son affolement et sa précipitation, et avait attendu de se trouver seule dans la réserve entre deux charrois pour jeter un œil derrière la vieille armoire, ne trouvant aucun sens à ce tuyau et ses cordes, jusqu’à ce qu’en se retournant elle voit Fanny figée à l’entrée de la pièce un carton dans ses mains et les yeux pleins de larmes. Elle a pris le carton des mains de Fanny pour le poser sur la pile, l’a prise par le bras pour retourner vers la boutique. — Bon … on a fini … tu m’offres un café ? Fanny a hoché la tête avec un pauvre sourire, a fermé la porte du magasin et l’a entraînée vers l’escalier montant à l’appartement au-dessus de la boutique. Elles sont attablées côte-à-côte dans la petite cuisine. Fanny fait tourner sa tasse entre ses doigts, balaie fréquemment une mèche de ...
... cheveux d’un doigt au-dessus de son oreille, mèche qui glisse sans arrêt parce qu’elle baisse la tête sur sa tasse de café qui refroidit. Caroline se lève et prend un élastique à cheveu noir qui traîne sur le comptoir à côté de l’évier. Debout derrière Fanny, l’élastique entre ses dents, elle lui peigne et lui lisse les cheveux de ses doigts en queue de cheval et enroule l’élastique autour. — Tu connais le « Rouge et noir » ? … T’en as entendu parlé ? Je sais pas si c’est encore ouvert … c’était … tout ce qu’on en disait … tu te souviens ? Fanny a hoché la tête. — Eh ! Si tu bouges, j’y arriverais pas ! Ils sont trop courts derrière … mais ça te va bien, cette coupe … t’as un autre élastique ? je peux te faire des couettes, tu les auras plus dans les yeux, comme ça ! Au moins elle a réussi : Fanny a ri. Caroline continue à la peigner de ses doigts ouverts. — Ils sont épais, et doux … moi, sans shampoing lissant, c’est de la filasse. Faudrait que j’arrête les teintures, tu m’as toujours connue blonde, mais je suis plutôt châtain … là-bas … j’y suis allée quelques fois, avec Pierre … alors tes marques, je sais comment on les attrape. Les épaules de Fanny sont toujours aussi crispées, ses doigts tremblent autour de la tasse. — Et t’inquiète pas, je dirai rien … même pas à Brigitte, et surtout pas à Julia … ils y allaient aussi, elle et son mari, on s’y est rencontrés une fois … une seule … elle … ses fesses ressemblaient un peu aux tiennes, si je me souviens bien … enfin, en moins ...