1. Le vingt-deux décembre (acte d'amour)


    Datte: 23/09/2017, Catégories: fh, copains, extracon, Collègues / Travail Oral

    Vingt-deux décembre, lundi calme, lundi tout emmitouflé à l’université. Les centres commerciaux doivent être bondés, mais à mon étage, il n’y a que quelques personnes, et nous échangeons plus de sourires que d’habitude. Les secrétaires font du café et pour une fois je ne me sentirais pas gêné de leur en demander une tasse. Tu m’as dit qu’on se verrait peut-être aujourd’hui, mais tu l’as dit d’autres fois, et je n’y crois plus, je ne veux pas y croire et ensuite être déçu si ça ne se produit pas. Et puis, je ne peux pas avoir d’attentes, tu as quelqu’un dans ta vie maintenant. Alors, je m’occupe de mes affaires, parvenant presque à t’oublier. Je rattrape le travail en retard des dernières semaines, courrier, commandes… Ma porte n’est ouverte que de quelques centimètres, alors je ne vois pas qui circule dans le corridor, mais je peux entendre leurs pas. Au début, je m’amuse à essayer de deviner si c’est toi qui viens me rendre visite, mais j’abandonne assez vite. À tel point que, lorsque tu glisses ta tête dans l’entrebâillement de la porte pour me lancer un de tes « bonjour ! » timides que je connais par cœur maintenant, je sursaute en me cognant sur mon bureau – premier rire de toi, léger. D’ailleurs tout paraît léger chez toi en ce moment – tes cheveux sont plus blonds, ton regard moins appuyé, même ta démarche est plus insouciante. — Je te dérange ? Mais non, mais non, tu ne me déranges pas, c’est juste que, comme à chaque fois que l’on se parle depuis qu’Il est dans ta ...
    ... vie, nous avons du mal à trouver nos marques au début. C’est certainement moins facile que la séduction toutes-voiles-dehors de notre première rencontre, avant que tu n’entres en couple avec lui. Alors, tu me poses des questions sur un peu tout, sur mon travail, sur mes enfants… tu es attendrissante dans tes efforts. Tu es restée debout près de la porte, bien droite comme toujours, une de tes mains serrant l’autre comme souvent. Tu as poussé la porte derrière toi et tu te tiens contre le grand classeur métallique, sans t’y appuyer vraiment. En fait je ne t’ai jamais vue vraiment te laisser aller à reposer ton corps sur quoi que ce soit, tu es toujours sur tes gardes et c’est une des mille choses que j’aime chez toi. J’ai envie d’être près de toi, la conversation est plus personnelle maintenant, plus intéressante, nous nous rapprochons déjà en pensée, alors pourquoi pas physiquement. Je me lève et je viens m’appuyer contre ce fameux classeur, ne te quittant pas des yeux pendant que notre échange garde son caractère chaleureux. Je t’explique quelque chose sur mes enfants et tout en parlant je me permets de laisser courir mes doigts dans tes cheveux, brièvement, juste pour me rappeler la sensation, leur finesse. Je réalise que je n’ai pas envie de me poser la question de ce qui est maintenant acceptable et de ce qui ne l’est pas. Je me la suis beaucoup posée mais là, non, pas aujourd’hui. Je me sens bien, je souris d’ailleurs, toi aussi, alors la culpabilité restera au vestiaire, ...
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