Le locataire - Histoires de Sexe

Le locataire

... pour être ici. Tu m’as suivie ?— Non. C’est à cause de cela. Je lui donne la première enveloppe ; elle l’ouvre et lit. Je ne peux pas décrypter son visage car elle est trop penchée, mais lorsqu’elle lève ses yeux vers moi, je vois bien qu’elle est saisie. Alors je lui tends la seconde enveloppe. Elle en extrait d’abord la photo. Suit la lettre qu’elle découvre. Cette fois-ci je lui tends la dernière sans même qu’elle me regarde. Un long silence s’installe. Enfin, sans lever la tête, elle dit : — Je suppose que tu les as lues, sinon tu ne serais pas ici. Mais comment… Je la coupe car je sais les questions qu’elle se pose. Alors je lui explique la probable confusion de boîtes aux lettres par le corbeau. — Tu dois avoir un drôle d’opinion de moi avec ce qu’il raconte.— Madame…— Oh, s’il te plaît, pas de Madame, au moins dans cette chambre. Appelle-moi Juliette.— Mad… Juliette, je ne vous juge pas.— Tu es gentil. J’ai des excuses, tu sais. Le corbeau dit vrai ; je sais qui c’est. Il a été mon amant. Cela fait maintenant six mois que je suis devenue celle que tu vois devant toi.— Vous n’avez pas à vous excuser.— Mais si, cela me pèse. Tu sais, cela fait des mois et des mois que mon mari, Éric, me néglige. Oh, il n’était pas comme cela avant. Nous étions un couple très… très actif, si tu vois ce que je veux dire. Et puis, il a changé. J’ai pensé à une maîtresse, mais non. C’est pire. Il s’est découvert un goût pour les hommes.— Oh !— Tu n’as rien remarqué ?— Mais non. Pourquoi ?— ...

... Ah, je croyais. En tout cas, on a passé un accord. Il a compris que moi aussi j’avais des besoins.— Donc, votre mari est au courant.— Parfaitement.— Donc j’ai fait tout cela pour rien.— Ne crois pas cela. En réalité, Jean ne sait pas tout. Tu l’as compris avec la photo et le texte qui l’accompagne. Je découvre des sensations nouvelles. Ton silence m’a évité de devoir m’expliquer.— Merci.— En tout cas je constate que ces documents t’ont intrigué. Sinon pourquoi venir me donner tout cela ici et non pas à la maison ?— Je…— Dis-moi si je me trompe, mais tu t’es dit que ce serait intéressant de voir la bourgeoise dans une situation un peu "olé-olé".— Je…— Et alors, ne fais pas ton timide, assume.— Vous êtes… surprenante… différente… transformée.— C’est tout ? Tu t’attendais peut-être à me surprendre dans une situation plus osée ; comme celle-ci, par exemple ? La femme qui s’est levée a fait glisser la fermeture Éclair de sa robe et se découvre totalement nue devant moi. — Alors, je te plais ? Elle est magnifique. — Tu peux toucher ! dit-elle alors qu’elle se saisit de ma main et la pose sur un sein. Ils sont bien fermes, hein ? Quand Éric a commencé à me négliger, j’ai pensé qu’il se lassait de moi. Aussi je me suis fait refaire les seins. Et puis le ventre, et dans la foulée les fesses. Deux maternités m’avaient marquée. Mais le comble, c’est qu’il n’en a pas vraiment profité. Ce sont mes amants qui en usent. Ses confidences me décontractent, et alors que j’ose caresser le lobe ...