Corps-à-corps dans le Vercors - Histoires de Sexe

Corps-à-corps dans le Vercors

... te faire repérer immédiatement et je n’ai pas l’impression que c’est ça qui va t’aider dans ton enquête. Attends-moi tranquillement, je t’emmène par des chemins détournés et tu seras à pied d’œuvre sans que personne ne s’en aperçoive. Je connais le coin et cette vieille propriété qu’ils ont rachetée l’an dernier.— Tu y es déjà allée espionner ?— Oui, discrètement. Ils m’ont tout l’air d’une bande de glandeurs qui cultivent quelques carrés de légumes pour donner l’impression au quidam de passage qu’ils font quand même quelque chose de constructif. J’ignore combien ils sont, mais à vivre réellement sur place, guère plus qu’une demi-douzaine, à mon avis. Les flics ont déjà visité leur camp, mais sans rien trouver d’illégal. Apparemment, les papelards du proprio sont tout ce qu’il y a de plus en ordre et il aurait payé le terrain rubis sur l’ongle. C’est un drôle de zigue, il se montre assez peu. Un Italien, avec un nom bizarre.— Abruzzese.— Oui, un truc comme ça.— J’ai entendu qu’on l’appelait « Bruze ».— C’est possible. En tout cas, c’est plus facile. Nous étions planqués dans la végétation, tout près de la limite de la propriété. Il était dix heures trente à peine, et on ne pouvait pas dire que la communauté débordait d’activité ; mais de l’endroit où nous nous tenions, seule une partie de la zone entourée de bâtisses était visible. Nous déplacer n’aurait pas été sans risques d’être aperçus, aussi nous contentions-nous d’observer. Nous étions en train de nous engourdir ...

... lorsqu’un Range Rover apparut à l’entrée du camp et franchit la barrière. Aussitôt, deux types sortirent d’un des baraquements et filèrent rejoindre le chauffeur, qui avait garé son véhicule et ouvert le hayon. Ils commencèrent à en débarquer des paquets de volumes divers, aussi bien en bois qu’en carton, et les trimbalèrent vers la cour délimitée par les constructions. — C’est le ravito ?— Va savoir ! murmura Zoé. Ils préparent peut-être leur barbecue annuel. La tire a l’air bien chargée. Les trois types revinrent, accompagnés cette fois de deux femmes, et je sentis mes tripes se nouer en reconnaissant Ghislaine. — C’est elle, hein ? s’enquit aussitôt Zoé.— Sûr.— Elle a l’air en bonne santé. C’est déjà ça.— J’aimerais pouvoir en dire autant de la petite, mais si elle est là, elle se montre pas. En une seconde, je pris ma décision : — Faut que je lui parle. Attends-moi là ; et surtout, planque-toi.— Tu crois qu’elle s’est laissé embrigader dans leur bande ?— Ça m’étonnerait, mais sait-on jamais ! Je dois savoir à tout prix si la gamine est avec eux et si je peux compter sur Ghislaine en la circonstance. Je dois lui parler.— Si elle est avec eux, t’es cuit.— C’est un risque à courir.— Si tu reviens pas, qu’est-ce que je fais ?— T’en fais pas pour moi. Et surtout, te montre pas. Si je ne suis pas de retour dans une heure, rentre au village et préviens les flics qu’on me retient ici contre mon gré.— Okay. Dans la clairière, les trois types et les deux femmes repartaient vers les ...