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LE TESTAMENT D’UN SOLDAT INCONNU.
Datte: 28/04/2020, Catégories: Entre-nous, Hétéro
Deux ans que je suis dans cette tranché au pied de la colline de Douaumont. Dix fois, cent fois je suis monté à l’assaut ou j’ai subi les assauts de notre ennemi. Nos supérieurs viennent nous voir un par un de temps en temps pour nous remonter le moral mais nous savons bien que quand la canon tonne, soi il est loin soi ce sera pour nous et que les obus vont pleuvoir dans les minutes qui suivent. La preuve en est que les deux dernières fois si le premier obus a épargné les copains, les deux suivants ont décimé trois de mes amis et que moi j’ai été à moitié enseveli quand une partie de la casemate est tombée. J’ai demandé à voir un prêtre pour me confesser avant ma mort prochaine mais il m’a été répondu que le dernier qui était venu dans nos tranché avait lui-même reçu un obus en tire direct et que les morceaux qui en restaient seraient difficiles à recoller. On voit là tous l’humour de nos supérieurs surtout qu’il a ajouté que le prochain ayant accepté de venir faire un tir au pigeon arriverait dans trois semaines au minimum. Si c’est comme pour les renforts susceptibles de venir, ils devraient venir pour Noël et nous sommes bientôt à Pâques et il est vrai que nous avons reçu des frères jumeaux de dix-huit ans. J’oublie de parler des retours au repos à l’arrière car pour nos responsables nous avons déjà la chance de faire partie des lignes arrière car nous sommes à cent mètres des lignes allemandes alors qu’une autre trancher se trouve à quatre-vingts mètres de cette même ...
... ligne. Aussi j’ai décidé de t’écrire ces quelques lignes en guise de testament pour que si tu les reçois à l’adresse de chez nous que j’écris en haut des lignes que je vais écrire tu les lises à notre curé et qu’il recommande mon âme a Dieu s’il considère que les pêchers que je vais lui avoués mérite de m’être pardonné. Si tu le fais, je te demanderai de lui demander de te donner à toi-même la ou les pénitences qu’il m’inflige pour que mon âme aille au moins au purgatoire et pas dans les enfers, ou j’ai peur d’avoir trop chaud, tu sais que je préfère le froid tu m’as assez reproché d’enlever les couvertures la nuit mettant ton joli petit cul à l’air. Je vais essayer d’expliquer les choses que j’aurais pu mieux faire du mieux que je m’en souvienne et du mieux que je peux l’écrire en français car tu sais que l’école et moi cela a fait deux. Certaines choses que je vais lui avouer vont peut-être te mettre mal à l’aise mais depuis que je retourne mon problème dans ma putain de tête c’est la seule solution que j’ai trouvée surtout que dans notre campement sous terre, après la mort de notre lieutenant un stock de papier et des crayons sont les seules choses que j’ai trouvées d’utiles. Alors je commence. Monsieur le curé, je vous écris comme dit précédemment pour vous dire mes pêchers dont certains je sais même pas si ce sont des pêchers. J’oublie de parler des cuites que j’ai souvent prises avec Lucien mon copain chaque fois que nous arrivions à vous voler du vin de messe quand nous ...