1. Bal masqué (12)


    Datte: 03/05/2020, Catégories: Transexuels

    ... puis une troisième, puis une dixième. A chaque fois, c’était des moments neutres, sans séduction. Mais ce soir-là, lorsque je le ramenai chez lui, il me demanda si je ne voulais pas monter prendre un café. Compte tenu de nos rencontres, je ne me suis pas méfié. J’étais certain qu’il avait laissé tomber. Mais alors que j’allais partir, il s’approcha et m’embrassa. Juste un smack. Je suis resté pétrifié. Il s’excusa, justifiant son geste par le fait que je n’aurai jamais voulu s’il me l’avait demandé et que ce serait surement le seul et unique baiser. Je repartis sans rien dire. Malgré tout, je ne savais pas quoi penser. Fabien était d’agréable compagnie, on avait pas mal de points communs même avec dix ans de différence d’âge. En fait, je me rendais compte que j’aimais bien passer du temps avec lui, même si son côté androgyne était assez déroutant. Je le rappelais le lendemain pour aller prendre un verre. Et parler. Je lui avouais que son baiser m’avait troublé, mais que je n’étais pas homo. Il me répondit qu’on pouvait essayer d’aller plus loin tout doucement, qu’on n’était pas obligé de faire l’amour de suite, qu’il pouvait attendre que je sois prêt. On revint chez lui. Il se colla contre moi. Il me dit de fermer les yeux, d’imaginer qu’il était une autre personne. Il m’a embrassé, une fois, une deuxième fois. Je me suis laissé aller. J’ai répondu à son baiser. Il m’a caressé, presque comme une femme. Sa main s’est posée sur mon sexe. Je me suis raidi. Mais il a quand ...
    ... même continué. Bon, je te passe les détails. Ça a commencé comme ça. On a pris l’habitude de se voir régulièrement et de coucher ensemble quand tu étais chez ta mère. Maintenant, on passe la semaine ensemble quand tu n’es pas là. Jérôme se leva et fouilla dans sa pochette. — Une dernière chose. Fabien et moi, nous nous sommes mariés il y a un an maintenant, dis Jérôme en glissant une alliance à son doigt. Tu sais tout maintenant. Désolé de t’avoir caché tout ça. Anaïs se leva, sans un mot et partit se coucher. Le lendemain fut maussade. Anaïs faisait la tête. — Maman est au courant ? — Oui, bien sûr. Elle m’a donné sa bénédiction. Anaïs resta boudeuse pendant quelques jours. Le temps de digérer toutes ses nouvelles. Son père était gay, sa mère était libertine, pour ne pas dire autre chose. Tous ses repères disparaissaient. Le samedi arriva et elle se prépara à passer la semaine chez sa mère, sans grand enthousiasme. 26- — Qu’est-ce qui ne va pas, ma chérie ? demanda Joëlle à sa fille. Tu as des soucis ? — Non, non, tout va bien, répondit Anaïs, sur un ton qui en disait long sur son désir de ne pas s’étendre sur le sujet. La famille était à table et Joëlle n’insista pas. Mais elle n’avait pas l’intention d’en rester là pour autant. Elle revint à la charge le lendemain soir. Patrick était en déplacement. La mère et la fille allaient pouvoir discuter. — Bon, tu vas me dire ce qui ne va pas ? Je vois bien que depuis que depuis que tu es arrivée, tu es ailleurs. — Mais non, tout va ...
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