Douanière zen
Datte: 05/05/2020,
Catégories:
fh,
asie,
uniforme,
sport,
forêt,
Collègues / Travail
amour,
fdomine,
cérébral,
intermast,
pénétratio,
jeu,
init,
humour,
... argue même du fait que je pourrais être en train de passer le matériel en contrebande pour me menacer des pires sanctions. — Au cours actuel du yen, vous devez certainement vous en mettre plein les poches avec ces objets de valeur, mon gaillard…— Mais je vous jure que c’est du matériel personnel, rien que pour la pratique de mon sport favori…— Voilà, voilà, c’est bien ce que je vous expliquais tantôt, Mademoiselle Chervet. Dès qu’ils se sentent pris sur le fait, ils se mettent à promettre et à jurer.— Comment faire autrement pour vous prouver ma bonne foi ?— En m’expliquant de manière aussi plausible que possible pourquoi vous passez si souvent la frontière, si ce n’est pour des activités peu reluisantes. Je les imagine déjà me confisquant mon précieux bien, ou le taxant de manière abusive. Avec la malchance que j’ai, je risque d’être embastillé pour acte de terrorisme qualifié. Je tente de dévier en coup de coin et glisse un sourire charmeur à la jeune femme qui doit être ici en stage. C’est assurément très nul car, si elle est bien là pour sa formation, elle est aussi là pour apprendre comment distinguer les vrais des faux criminels. Et j’ai visiblement la gueule d’un vrai criminel. Comme prévu, elle ignore superbement mon ouverture, entre dans la camionnette et – ô, horreur ! - s’empare de l’arc à pleines mains. — Attendez, chef, il y a peut-être une solution assez simple à notre problème… Je n’en crois pas mes yeux. En kyudo, nul ne peut toucher un arc qui ne lui ...
... appartient pas, sauf après y avoir été dûment invité. Or, sa manière de saisir l’objet laisse supposer qu’elle n’est pas complètement étrangère aux arts martiaux. Il se pourrait même qu’elle sache parfaitement quel sacrilège cela représente. Si tel est le cas et si elle le fait exprès, ça frise la torture psychologique ! Mais je ne vois pas très bien qui pourrait me sortir de ce mauvais pas. Je me sens très seul en vérité. Je respire bien à fond et tente de rester zen, pour ne pas aggraver ma situation. La douanière me tourne alors le dos et propose à son chef de prendre les choses en main. Soit je suis réellement un adepte du tir à l’arc japonais, et une simple démonstration devrait suffire à le confirmer, soit je mens et la préparation du matériel permettra déjà de me confondre. — Si vous vous y connaissez dans ces japo-niaiseries, allez-y, mais gardez-le à l’œil ! L’homme a le sens de la répartie, surtout aux dépens des autres, et il apprécie la manière pragmatique de sa stagiaire. Il reconnaît bien là son propre esprit d’à-propos qui, à n’en pas douter, est en train de se communiquer à la jeunette. La médaille du bon formateur de l’année est à portée de solde. En ce qui me concerne, l’affaire est entendue, je vais devoir repasser mon examen de premierdan (2). Mais cette fois devant un jury dont je ne peux espérer aucune mansuétude. Sans aucun sourire ou début de signe de connivence, elle me désigne du menton la lisière de la forêt, à une centaine de mètres. Elle attend ...