To be or not to be (4)
Datte: 20/05/2020,
Catégories:
Transexuels
... vitesse de la lumière, cherchant comment annoncer la chose, essayant de me confirmer que mon choix était irraisonné. Mais non, ce n’était pas le cas. Et puis comment le dire ? De but en blanc ? Oui, c’était le mieux. Pas la peine de me lancer dans de grandes envolées lyriques ou de tirades cyranesques. Maman attendait patiemment que je me lance. — Je crois que Chloé me manque, dis-je enfin. — Quelle Chloé ? demanda Maman. Chloé, ta copine qui est partie, ou la Chloé que tu es devenue ? Je baissai la tête, honteux. Celle qui au départ devait être juste un moyen de répéter mon rôle était devenu un état d’esprit, un besoin, une thérapie. — Je préfère être Chloé que Thomas, dis-je. — Je vois, dis maman calmement. Tu es sur de toi ? Tu veux être une fille à plein temps ? Je réfléchis encore. — Oui, je le veux, répondis-je solennellement. — Bien, bien. Tu en parles à ton père et on verra. Bon, d’accord, je lui en parlerai, continua maman en voyant ma tête. On en resta là. Finalement, ça s’était plutôt bien passé. Maman l’avait bien pris. Un gros poids quitta mes épaules. — Alors, comme ça, tu veux devenir une fille, annonça papa le lendemain, au petit déjeuner. — Oui, répondis-je d’une voix blanche. J’avais beau être majeur, je craignais toujours les réactions de mon père. Non pas qu’il fut violent, il n’avait jamais levé la main sur nous. Ou alors que très rarement à l’occasion de bêtises monumentales. Il était juste sévère. Et ses décisions ne souffraient d’aucune discussion. — ...
... Tu penses te sentir mieux ? — Oui, j’en suis sure. Le féminin me vint naturellement, sans que j’y pense ou me force. — Et tu comptes faire quoi après, quand on sera rentré ? — Passer des castings, trouver des rôles. — Et tu as des chances ? — Je ne sais pas. Et c’est bien ce qui m’inquiétait. Je rêvais de gloire, de reconnaissance mais même si je savais qu’elles n’arriveraient pas du jour au lendemain, j’espérais quand même pour voir vivre un peu du théâtre. — Et si tu ne trouves rien ? — Alors, je ferai comme tout le monde. Je chercherai un boulot, dis-je la mort dans l’âme. Cette éventualité m’effrayait plus que tout au monde. — On va faire un deal : je te donne un an pour que tu sois autonome financièrement. Ou du moins que tu participes au frais. A toi de te débrouiller pour trouver un boulot. Comédien–ne ou autre. Ça te va ? Et comment que ça m’allait ! Je lui sautai au cou. — Merci papa. — De rien, fiston. Tu sais ce qu’il te reste à faire. — Je suppose que tu ne vas pas vouloir attendre de rentrer à la maison pour retrouver Chloé ? demanda maman qui était restée silencieuses jusque là. — J’avoue que si c’est possible, oui, j’aimerai bien commencer maintenant. — Alors on ira faire du shopping On se rendit chez l’esthéticienne locale qui put me prendre aussitôt. Puis je pris rendez-vous chez le coiffeur pour le lendemain. Enfin, on se rendit sur le marché où j’achetai de quoi terminer la semaine en tant que Chloé : des culottes, deux hauts et autant de jupe, un paréo que ...