1. Lourdes et les tapas


    Datte: 25/05/2020, Catégories: fh, jeunes, copains, amour, Masturbation portrait, amiamour,

    ... connaissais mes enchaînements par cœur. J’aurais pu les refaire les yeux fermés, avec ou sans musique, en commençant au début, au milieu ou à la fin, mais avec Yolande, ce n’était jamais assez. Même hier, elle avait exigé que je vienne répéter ! *** — Attention, dans dix secondes c’est à toi ! Je me remis en place, à peine un peu plus rassuré qu’à mon premier passage. Voix off : «La légende raconte aussi que seul ceux qui avaient vaincu la déesse N’SO pouvaient prétendre prendre épouse. Et que c’est par la danse qu’ils devaient séduire leurs promises.» Le rideau s’ouvre une nouvelle fois et, divine surprise, j’entends de suite cris et applaudissements. Rien à voir avec le silence de ma première apparition ! Début immédiat en courant autour de la scène et en tapant dans les mains au son du tam-tam, avec des cabrioles « en veux-tu, en voilà ». En moins de deux, tout le monde s’y met et reprend en cœur, saluant comme il se doit chacune de mes pitreries. Pas le temps de se lasser. Changement d’ambiance avec Johny Clegg, et s’est parti pour une danse zoulou endiablée. Je bénis Yolande et ses entraînements. Tout passe, aucune erreur, je ne sens même pas la fatigue. En bas c’est du délire. J’entends les cris de Lourdes au milieu des applaudissements qui rythment la musique : — Plou fort qu’oune taureau de Miura ! Je m’amuse comme un fou. Finalement, c’est génial de pouvoir jouer les rock-stars ! À peine le temps d’en profiter et on passe à la break. Ça crie, ça tape dans les mains ...
    ... ! Je glisse quelques saltos entre les pass-pass. À chaque figure réussie, ce sont des hurlements. Un dernier flip avant le saut de l’ange, comme disait Yoyo. Attention, les lumières devraient maintenant se rallumer dans la salle… ça y est… le temps de bien cadrer la place des trois filles et je m’élance de la scène pour atterrir juste à leurs pieds dans une roulade d’enfer. Moment de folie, tout le monde est debout. Trop facile. Et là, brutalement, la musique s’interrompt et les projecteurs s’éteignent, plongeant le théâtre dans l’obscurité. Pendant quelques instants, c’est l’étonnement, le brouhaha, puis le silence. Une douce lumière se lève du fond de la scène, éclairant un petit bout de chou haut comme trois pommes habillé en Pierrot de la lune avec, dans les bras, un énorme bouquet de roses rouges, plus gros que lui. Au son des trémolos d’une mélodie italienne, il déambule, fait mine de me chercher, se penche vers les spectateurs avec de grands gestes, regarde partout puis finalement, l’air désespéré, revient au centre et s’immobilise, les bras ballants, ne sachant que faire. Ce passage, je ne l’ai jamais répété, je le découvre, comme tout le monde. C’est Jess qui l’a mis au point avec un tout petit et, franchement, c’est irrésistible. Lentement, la lumière réapparaît dans la salle et le petit Pierrot m’aperçoit enfin. Après avoir séché ses larmes, il s’avance d’un pas hésitant, s’approche du bord et, avec un grand sourire, me tend ses fleurs, avant de s’évaporer dans le ...
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