1. Réconfort et vieilles dentelles V. La pharmacienne. (1)


    Datte: 08/06/2020, Catégories: Hétéro

    ... "vous savez que lorsqu’on est pharmacien on entend beaucoup de choses… enfin, je veux dire, de la part des patients… ils se confient beaucoup à nous… — Oui en effet. Enfin j’imagine. Et alors…?" répondis-je intéressé. " - Eh bien, vous savez, il y a une cliente, Mme M., qui m’a dit que vous lui délivrez un traitement… enfin… oui, un traitement qui lui fait le plus grand bien. — Oui, je vois, "dis-je en me mettant à sourire, voyant tout à fait de qui elle parlait et de quel traitement il s’agissait. D’autant qu’il y en avait qu’une seule, de ses clientes, qui venait me voir… pour ça. Mais elle, restait tout à fait sérieuse, gardait son air grave et continuait à regarder le plus souvent le sol, levant ses yeux vers moi de temps en temps. " - Et alors ?" continuai-je, d’un air des plus sereins, lui montrant bien que je n’étais absolument pas troublé. " - Eh bien, Docteur, je trouve ça… enfin j’ai trouvé ça surprenant. D’autant que vous êtes bien salarié, vous n’avez pas de cabinet, n’est-ce pas ? — Oui, c’est tout à fait exact. Vous le savez bien, d’ailleurs. — Oui, je le sais… — Et donc…?" continuai-je, lui montrant bien que je ne voyais pas où était le problème. " - Eh bien…" dit-elle en se raclant un peu la gorge, "vous me faites de la concurrence… vous ne trouvez pas ? — De la concurrence ?" répondis-je, hilare. "Mais je ne délivre aucun médicament, je ne suis ni pharmacien, ni propharmacien… et qui plus est, si je "délivre" des traitements, je n’en fais pas commerce ; ce ...
    ... sont des remèdes ce qu’il y a de plus naturels, administrés bénévolement… et par pur altruisme ! — Oui, mais bon… quand même" balbutia-t-elle dans sa lippe, "ça n’est pas très régulier…" Elle regardait ses souliers, avec l’air peu convaincu par ce qu’elle disait. Un petit silence s’installa, je la regardais amusé. Puis elle ajouta : "- Je pourrais vous dénoncer… otfohhpq — Sans rire ? Vous m’amusez beaucoup, Mme Dubuis. Je vous imagine. Qu’iriez-vous raconter ? (A qui d’abord, à la police, au Conseil de l’Ordre ?) Que je fais "du bien" à l’une de vos clientes ? Que je lui donne du plaisir ? …et que je vous fais concurrence, c’est ça ? Mais vous ne leur prodiguez pas le même bien à vos clientes, il me semble…? — Non mais… Ça n’est pas très normal… …Pourquoi à une de mes clientes… Pourquoi seulement à elle ? Si votre "traitement" est aussi efficace qu’elle le dit, pourquoi vous n’en faites pas bénéficier d’autres ? — …Et qu’en savez-vous d’abord ?" Elle ne répondit pas à ma question, mais visiblement de plus en plus gênée par ses propres propos, elle s’était tournée de trois quarts, et toujours debout, juste devant ma table elle dit d’une voix à peine audible : " - Pourquoi pas à votre pharmacienne…?" Là je jubilai intérieurement, car elle venait de me confirmer ce que je commençais à deviner depuis deux bonnes minutes quant à l’objet de sa visite et sur où elle voulait en venir. Elle avouait, la coquine. J’étais quand même sidéré. Je n’aurais pas cru que mon "traitement" ferait ...