La Grotte aux Fées - Histoires de Sexe

La Grotte aux Fées

... elle, elle lui ressemble. Et tu es sorti avec ce canon ?— Longue histoire, en fait. Bon, les médecins sont bien tenus au secret professionnel ?— Bien sûr, pourquoi ?— Parce qu’elle est là, à côté. Il n’a même pas l’air vraiment surpris… La trousse toujours à la main, il se précipite dans la salle de bain. — Putain ! Mais qu’est-ce qu’ils lui ont fait ?— Je n’en sais rien, elle n’a rouvert les yeux qu’une seconde tout à l’heure. Il pose sa main sur son front. — Hypothermie ?— Oui. Ce bain chaud a dû lui faire récupérer quelques degrés, mais le compte n’y est pas encore.— Je vais l’examiner. Mais en fait de barre de fer, dans l’état où elle est, je ne suis même pas certain qu’elle soulèverait une aiguille à tricoter. Tandis qu’il l’ausculte sous toutes les coutures, je lui résume toute l’histoire, depuis l’instant où je l’ai rencontrée jusqu’aux circonstances qui font qu’elle est devant nous. Quelques minutes plus tard, Anastasia est de nouveau dans mon lit sous une montagne de couvertures ; il me fait son rapport. — L’idéal, tu t’en doutes, serait de l’emmener à l’hôpital.— Si c’était pour en arriver là, j’aurais mieux fait de la laisser s’éteindre paisiblement dans la forêt.— C’est bien mon avis. Le mieux à faire est donc de la laisser ici et de me prévenir dès qu’elle aura repris conscience. De toute façon, je repasse cet après-midi.— Et tu diras quoi aux flics ? Il sourit. — Tu n’as pas vu ? Tu as une plaie à la main… Tu devrais y mettre un bandage, ça pourrait ...

... s’infecter. Vous avez demandé une excuse bidon ? Ne quittez pas. — J’y veillerai. Et si elle se réveille, je fais quoi en t’attendant ?— Tu lui donnes à manger. Du potage bien chaud de préférence, et en petite quantité. Et fais gaffe, elle n’a sans doute pas mangé de viande depuis des années. ---ooo0ooo--- Un mois s’écoule pendant lequel Anastasia se remplume doucement, et un autre mois se déroule avant qu’elle ne consente enfin à parler. — Et cette histoire de mère supérieure, c’est vrai ? Tu l’as dessoudée ?— Bien sûr que non… Elle n’était pas au couvent lorsque j’ai réussi à me faire la belle.— Et à propos de couvent, pourquoi y étais-tu ?— Exigence familiale. Je n’ai jamais su pourquoi. Flanquer les jeunes filles au couvent contre leur gré, à une époque, c’était quasiment un sport national. Mais nous sommes quand même à la toute fin du vingtième siècle, pas tout à fait au Moyen-Âge. — Et ton frère était complice ?— Louis ? Non, bien sûr… Au contraire, il a tout fait pour les en dissuader.— Mais il n’y est pas parvenu, on dirait. J’aurais même tendance à dire qu’il t’a bien laissé tomber.— Non, il a été le seul à venir me voir pendant toutes ces années. Et puis je te rappelle que s’il n’en avait vraiment rien eu à faire de moi, ben… Elle se serre tout contre moi. — … je ne t’aurais jamais rencontré. Certes, nous avançons. Mais il n’en demeure pas moins qu’un léger problème se dessine à l’horizon, comme en témoignent la dizaine de gugusses qui continuent de se relayer jour et nuit ...