1. Une Bordelaise bouleversante


    Datte: 05/10/2017, Catégories: fh, hagé, jardin, caférestau, amour, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme nopéné, confession, mélo, regrets, lieuxpubl,

    ... sans même le voir, qui était tout simplement sur les bords de Garonne en face d’une caserne de pompiers. Arrivé largement à l’heure sur le lieu du rendez-vous, je suis entré dans le restaurant avec dix minutes de retard ! C’est alors que je l’ai découverte en vrai : de dos, assise devant une grande table ronde recouverte d’une nappe blanche, disposée contre la large paroi vitrée. Je me suis approché, l’ai saluée tout en lui demandant de m’excuser pour mon retard. Je me suis assis à ses côtés, face à la baie vitrée. Elle était d’une tristesse infinie, celle d’une femme qui ne croit plus en rien. Ce n’était pas de la mélancolie, mais du désespoir. Je la sentais fragile, malheureuse. J’ai trouvé son visage amaigri, du moins par rapport aux photos que j’avais vues d’elle. Elle était vêtue d’un chemisier noir il me semble, d’une jupe droite toute simple lui arrivant aux genoux. Légèrement maquillée, les cheveux noirs coupés au carré, sa tenue vestimentaire était classique ; mais malgré sa tristesse, il émanait d’elle un charme naturel. Son attitude m’a rendu mal à l’aise. Je ne savais pas de quoi lui parler, quel sujet aborder. Je ne voulais pas lui poser de questions sur ce qui lui arrivait, bien que je m’en doutais. Si elle avait éprouvé le besoin d’en parler, elle l’aurait fait d’elle-même. Si nous avions été placés au milieu de la salle, face à face, l’ambiance aurait été tendue. Heureusement, grâce à la table qu’elle avait réservée, la vue sur la Garonne et les superbes ...
    ... bâtiments de la rive gauche m’ont donné un sujet de conversation. Le soleil d’hiver transformait le fleuve en une multitude de petits miroirs qui nous éblouissaient. Je l’ai questionnée sur Bordeaux, la rénovation réussie des quais rive gauche, le tramway. Toutefois, je crois ne pas avoir réussi à obtenir un sourire de tout le repas. Après avoir pris un café, elle est partie aux toilettes. Je l’ai enfin vu marcher : quelle allure ! Elle fait partie de ces femmes qui, malgré la hauteur des talons, ont une démarche classe et sexy à la fois. Elle m’a parue plus à l’aise, moins triste, peut-être grâce à l’effet du seul verre de vin que nous avions bu. J’ai profité de son absence pour payer le repas. Debout devant le bar, j’ai attendu quelques minutes son retour. Lorsqu’elle est revenue, j’ai tout de suite remarqué qu’elle avait rectifié son maquillage. Bien que très mince, elle était superbe. Et quelle allure lorsqu’elle marchait ! Cette femme avait vraiment une classe folle. Elle devait avoir environ quarante ans, le visage carré, avec de grands yeux tristes. Elle m’a parue un peu moins triste, plus décontractée. Nous avions peu bu, juste un verre de vin chacun. S’approchant de moi, elle m’a demandé : — Combien je dois ?— Mais voyons, Carole, je ne vous ai pas invitée à déjeuner pour que vous payiez votre part !— Ah bon ; merci, Patrick. Jamais de ma vie je n’avais rencontré une femme me demandant de partager l’addition alors que je l’avais invitée ! Elle a enfilé sa veste de laine ...
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