1. Un merveilleux don


    Datte: 19/07/2020, Catégories: bizarre, Oral humour, fantastiqu, fantastiq,

    ... parfaite, l’enchaînement approprié ! Quel était donc ce prodige ? La magie de l’inspiration me portait comme jamais : tout devenait logique, facile, évident ! Je composais avec une aisance inédite, sans qu’il n’y ait à retoucher une phrase, un mot. Dévoilée par une étrange musique à mes oreilles, je découvrais une histoire déjà parfaitement construite, que je n’avais plus qu’à retranscrire du bout des doigts. C’était comme si scénario et dialogues s’assemblaient d’eux-mêmes, tissant de paragraphes en paragraphes une intrigue complexe et passionnante. Un peu après minuit, je dévorai le contenu du plateau intouché jusqu’alors. Comme si l’exaltation avait éloigné la faim. Puis je poursuivis mon labeur jusqu’à l’aube. Insensible à la fatigue, j’accouchais de ma meilleure production en date. Et de très loin ! Vers 6 h du matin, je me traînai enfin dans la chambre. Une forme endormie soulevait le drap. Je n’avais pas entendu Sophie rentrer. Ramenée en voiture par une amie ? Ou bien par… quelqu’un d’autre ? Il me vint soudain l’image d’une créature hybride – une femme à tête de hyène – exécutant un strip-tease devant un public de cow-boys et de ranchers. Ridicule, pensai-je, juste avant de sombrer… ooOOoo J’émergeai vers midi, parfaitement reposé malgré la brièveté de mon somme. Soucieuse de me laisser dormir, Sophie avait quitté la chambre sans bruit, peu après que je me sois écroulé dans le plumard. Je la retrouvai à la cuisine, en train de nous préparer une salade légère et des ...
    ... pâtes à la Napolitaine. J’eus le loisir de l’observer quelques instants avant qu’elle ne remarque ma présence. La voir s’activer comme une abeille dans son petit top coloré et ses jeans moulants avait fait resurgir des émotions oubliées : de l’émerveillement d’abord, puis une profonde tendresse matinée de désir. Dans le même temps, j’éprouvais un incompréhensible sentiment d’urgence, de vulnérabilité. Comme si nous allions être séparés d’un moment à l’autre. Un frisson courut sur ma peau, tel un insecte indésirable. Cette impression parasite n’avait aucune raison d’être, évidemment. Nulle menace ne planait sur nous. Notre union n’était-elle pas aussi solide que possible ? De mon côté, sans doute. Mais pour elle ? — Bonjour mon Ange, chuchotai-je à son oreille.— Déjà levé ? ironisa Sophie, sans prendre la peine de se tourner— Ça sent bon, dis-moi ! Profitant qu’elle soit occupée, je humai son parfum avant de lui glisser un bisou dans le cou. — Tu piques ! protesta-t-elle. Et si tu allais te raser, pendant que je termine ?— Je préfère de loin ce spectacle à ce qui m’attend dans la glace…— C’est vrai que tu as une mine de déterré… Encore passé la nuit dans ton bureau ?— Heu… oui, admis-je, figeant ma main à quelques centimètres de son sein gauche, tel un petit garçon prit en faute. Je laissai retomber mon bras le long de ma cuisse. — Écoute, il m’arrive un truc inouï : hier soir, j’ai repris le scénario du téléfilm depuis le début et…— Celui que tu devais livrer il y a deux mois ...