Bal masqué (11)
Datte: 24/07/2020,
Catégories:
Transexuels
23- Cet esclandre eut un effet positif. Agathe mit à la porte son mec et l’affreux Kévin. Je repris une activité normale et me replongeai dans mes cours. J’avais pris pas mal de retard et mes notes avaient du mal à grimper. Je repensais aussi à la promesse faite à Lydie : ne plus cacher ma féminité sous prétexte que ce n’était pas bien vu, voire provocant. Je décidai d’y arriver progressivement et commençai par abandonner mes baskets au profit d’escarpins ou de bottes à talons. Les pantalons raccourcirent pour se transformer en jupe. Mon maquillage devint moins sobre, sans être trop chargé pour autant. J’observai les réactions de mes camarades de promo. Si les filles me regardaient d’un air menaçant, les garçons se rapprochèrent ostensiblement avec des idées derrière la tête, ou plus exactement dans le caleçon. Un jour, j’en pris un au hasard : — Ecoutes-moi bien : je suis célibataire et je n’ai aucune envie de sortir avec l’un d’entre vous. Je suis ici pour mon année de prépa et pas autre chose. C’est clair ? Il fut surpris par ma charge, surtout qu’elle n’avait pas été discrète. Cela suffit pour qu’ils me lâchent et me mettent définitivement au ban de la classe. Mais je m’en foutais. J’étais enfin moi, que ça leur plaise ou pas. Si Papa et Maman s’inquiétaient des possibles ennuis et désagréments que je pouvais subir, Léa et Nadège s’enthousiasmèrent de mon audace. — Et qu’est-ce qui vous empêchent d’en faire autant ? Vous êtes fan de guêpières et corsets. Pourquoi vous ...
... n’en portez pas tous les jours ? Je crois qu’il est dommage de se priver de notre plaisir juste pour rentrer dans un moule instauré par des gens soi-disant bien-pensants. — C’est vrai, tu as raison. Mais ce n’est pas aussi simple. — Parce que tu te mets des barrières. Ou plutôt, tu ne veux pas faire exploser ces barrières. J’ai décidé de faire ce qu’il me plait maintenant car je ne sais pas de quoi sera fait demain. Et même s’il y aura un demain. Ce qui est pris n’est plus à prendre. — Pas faux, dit Léa. Elle adhérait totalement à ma théorie. Mais de là à la mettre en pratique… Les vacances de février arrivèrent enfin. Je n’étais pas mécontente de relâcher un peu la pression. Juste un peu. Les cours étaient de plus en plus corsés et denses. Aussi, je ne réfléchis pas longtemps lorsque Joëlle me proposa de passer le week-end avec eux. J’arrivai vers dix-huit heures. Joëlle venait de fermer son salon. Patrick nous invita au restaurant, faisant le trajet en tenant le bras de sa femme. Nous discutâmes de tout et de rien. Mais vers la fin du repas, alors qu’on attendait le café, Joëlle prit ma main et glissa son alliance à mon annulaire. — A partir de maintenant, tu es l’épouse de Patrick, dit-elle. Et lui ton mari. Vous êtes donc mari et femme et à ce titre, vous vous devez respect et fidélité, vous consentez à vous aimer et vous chérir, etc, etc. — Mais … — Ne t’affole pas, répliqua Patrick. C’est juste un jeu, le temps du week-end. On t’expliquera plus tard. — Le marié peut ...