1. Sylvia, femme d'action (1)


    Datte: 31/07/2020, Catégories: Hétéro

    ... repartir sans encombre, Thierry, lui, espérait que ce guide, attiré par l’appât du gain, allait les faire tourner en rond sans la moindre trace de révolutionnaires. Ce qui les obligerait à repartir en France, faute d’argent, mais surtout en bonne santé. — Bon, Sylvia, il arrive quand ton guide ? — T’en fais pas, il va venir. Faut qu’il reste discret, c’est tout. — Depuis le début, ça sent le plan foireux, ton truc. — Mais non, t’en fais pas. Après ça, je suis sûr que papa me prendra enfin au sérieux. — Attends… C’est pour ça que tu m’as entraîné ici ? Uniquement pour que la miss attire l’attention de son paternel ? — Oh, ça va. Tu ne vas pas me faire une scène ! En plus, je sais que c’est papa qui t’a demandé de venir et de me surveiller ; alors arrête ton cinéma. T’es ridicule. D’ailleurs, je… Oh, mais regarde : si ça se trouve, c’est lui qui arrive. Un jeune homme s’approchait du duo. Il était comme l’archétype de l’Indien d’Amérique centrale : svelte, une vingtaine d’années, vêtu d’un pantalon kaki et d’un tee-shirt gris taché et usé. Il passait son temps à regarder discrètement autour de lui. — Holà, je suis Manuel. Celui que vous attendez. Prenez vos affaires ; on part de suite avant de se faire repérer. — Maintenant, là ? Bon. Bah OK, on y va. Leur guide les a alors menés vers une vieille camionnette. Ils sont montés à l’arrière, ont chargé leurs affaires et se sont enfoncés dans la jungle. Le trajet a été très long et chaotique : pas de routes goudronnées, des ...
    ... chemins de brousse et des pistes défoncées. Il faut dire que le guide avait pris quantité de détours et roulait à allure réduite pour brouiller les pistes. Au bout de plusieurs heures, la nuit commençait à tomber quand le véhicule s’est immobilisé. Sylvia, voulant voir ce qui se passait, s’est approchée pour écarter la bâche du camion et regarder dehors. Elle s’est alors retrouvée nez à nez avec les canons de deux fusils. La jeune journaliste n’en menait pas large. L’enthousiasme dont elle faisait preuve le matin même s’était brutalement envolé. Thierry, quant à lui, ne semblait pas si surpris que ça. Comment pouvait-elle imaginer une seule seconde qu’elle allait être accueillie comme ça, comme au Club Med’ par des G.O. ? Après tout, ce sont des rebelles révolutionnaires, les opposants au pouvoir militaire en place. Ses craintes étaient fondées, et il les voyait mal barrés. Ils ont été emmenés, les yeux bandés, les mains attachées dans le dos, à pied à travers la forêt jusqu’à leur camp. Jetés dans un cachot sur une paillasse humide, ils ont passé une très mauvaise nuit. Le lendemain, leur guide qui avait revêtu son uniforme (car il faisait partie des rebelles) les fit sortir pour une entrevue avec Carlos, le chef du groupe. Ce chef était un homme massif, un visage à la Che Guevara avec la carrure d’Hugo Chavez. Il était coiffé d’un chapeau comme celui des cowboys argentins. À ses pieds gisaient leurs sacs qui avaient visiblement été fouillés. Il avait une telle prestance que ...
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