Les frasques de mon bureau
Datte: 09/10/2017,
Catégories:
fh,
Collègues / Travail
entreseins,
Oral
Mon vieux réveil annonce midi trente dans un tintamarre assourdissant de cliquetis et de vieux ressorts usés. Depuis ce matin, je ne décolle pas de mon ordinateur. Je rédige des lettres de réponses types, suite aux réclamations et autres insultes de gens mécontents de nos produits. Je travaille pour une boîte d’agroalimentaire mondialement connue. Quant à mon bureau, il ne désemplit pas de ces affreuses piles de dossiers et je sens que ma tête ne va pas tarder à exploser. Comme je n’ai pas le temps de sortir déjeuner, ce qui est souvent le cas, je décide de me faire livrer un repas par le traiteur chinois d’en bas, des gens fort sympathiques. Je téléphone et compose mon repas, des nouilles sautées et du poulet au gingembre à la douceur acidulée, mon régal. Quelle ironie ! Travailler dans l’alimentaire et ne pas avoir une part du gâteau. Ma commande arrive en moins d’un quart d’heure et en passant, le livreur me déleste de treize euros. Ce n’est pas donné mais bon, je ne suis jamais déçu. Je reprends mon travail et déjeune en même temps, essayant tant bien que mal de manger avec les baguettes fournies et de ne pas trop me salir. Peine perdue, quelques gouttes de la délicieuse sauce viennent de gicler sur ma chemise blanche. — Et merde ! Au même moment, Sophie pénètre dans mon bureau. — Hello, lance-t-elle. Je ne suis pas surpris. Je l’ai entendue arriver, mais n’y prête aucune attention. Elle a l’habitude de me faire des visites inopinées et l’étage auquel je travaille est ...
... toujours très calme à cette heure de la journée. Elle aime bien venir me voir pour discuter de choses et d’autres. C’est une bonne copine. Sophie est petite, avec des formes généreuses, des cheveux blonds, courts, toujours coiffés en pétard, une frimousse de poupée, très mignonne, des yeux noisette en amandes avec de longs cils, un petit nez et une bouche qui donne sans cesse envie de l’embrasser, c’est un bonbon à laisser fondre sous la langue. Malgré ses charmes apparents, Sophie est assez timide et pudique, en revanche, elle possède une rhétorique fracassante, ce qui en ajoute à son charme. Je ne lève pas la tête pour autant et continue mes activités, travail, nourriture et essuyage de la chemise. Tout en même temps, tout mêlé. — Hello ! insiste-t-elle. Je ne lève toujours pas la tête et ronchonne. Je n’arrive pas à enlever cette satanée tache de sauce. — Oui, entre, je t’ai entendue. Qu’est-ce que tu veux ? Mon ton est un peu vif et désagréable, mais elle ne s’en formalise pas. Il lui en faut plus que ça. Le sien, en revanche, est posé comme à son habitude mais teinté d’une autorité qui l’est beaucoup moins. — Que tu me regardes ! Brièvement je lui jette un œil distrait. — Mieux que ça !— Oui, voilà, je te regarde. Qu’est… Je ne finis pas ma phrase. Je reste sans voix, la bouche ouverte. Sophie est sur le pas de la porte, dans une position et une tenue très surprenante et très captivante, pleinement éclairée par la lumière vive des néons. Elle est appuyée sur le cadre de la ...